La Bourse de New York a terminé la semaine en nette hausse, choisissant à l'orée du week-end de garder son calme face aux frappes aériennes menées vendredi par les Etats-Unis en Irak et à la crise ukrainienne: le Dow Jones a gagné 1,13% et le Nasdaq 0,83%. Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones s'est apprécié de 185,66 points à 16 553,93 points et le Nasdaq de 35,93 points à 4 370,90 points. L'indice élargi S&P 500 s'est adjugé 1,15%, ou 22,02 points, à 1.931,59 points. Wall Street sait comment réagir face à une donnée économique ou à une information concernant une entreprise. Mais quand il s'agit de géopolitique, les courtiers sont moins à l'aise. Or il y a tellement de troubles en ce moment dans le monde que l'analyse (de leurs conséquences sur le marché) est difficile, a souligné Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management. Il semblerait toutefois que vendredi les investisseurs aient éprouvé du soulagement à l'idée que (Barack) Obama se décide à passer à l'action en Irak et face aux rumeurs selon lesquelles Poutine souhaiterait apaiser les tensions avec l'Ukraine, a ajouté le gestionnaire de portefeuille. Cela a en tout cas été suffisant pour permettre aux indices, qui viennent d'enregistrer deux semaines particulièrement éprouvantes, de rebondir avant le week-end. La place financière new-yorkaise est de fait parvenue dès l'ouverture à surmonter la tension qui avait ébranlé les marchés asiatiques et européens après le feu vert donné jeudi soir par le président des Etats-Unis à des frappes aériennes ciblées contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak. Mais Barack Obama a aussi rassuré les Américains en affirmant que les troupes ne remettraient pas le pied sur le territoire irakien, ont noté les analystes de Wells Fargo. Les investisseurs continuaient par ailleurs à surveiller de près la crise ukrainienne. Des combats à l'arme lourde faisaient rage vendredi à Donetsk, le principal fief des séparatistes pro-russes, sur fond d'une guerre d'embargos entre la Russie et les Occidentaux et de craintes d'une intervention russe en Ukraine. Les courtiers semblent toutefois avoir été un peu rassurés par l'évocation par des médias de possibles négociations entre la Russie et l'Ukraine, a souligné Michael James de Wedbush Securities. Pour le spécialiste, la bonne tenue du marché vendredi représente en tout cas une nouvelle illustration de la capacité du marché à ne pas prendre en compte les mauvaises nouvelles.
Bonnes ventes pour Gap Côté valeurs, la chaîne de restauration rapide McDonald's, dont les ventes dans la division régionale Asie/Pacifique, Moyen-Orient et Afrique (APMEA) ont reculé de 7,3% en juillet en conséquence du scandale de la viande avariée touchant ses restaurants en Chine et au Japon, cédait 0,18% à 93,14 dollars. Le spécialiste canadien des vêtements de yoga Lululemon gagnait 2,61% à 40,05 dollars. Son fondateur Dennis Wilson, qui critique ouvertement le conseil d'administration du groupe, a cédé la moitié de ses parts au fonds Advent pour 845 millions de dollars. L'éditeur de jeux sur internet Zynga chutait de 6,16% à 2,74 dollars après la révision à la baisse de sa prévision de bénéfice annuel. Le géant de la distribution en ligne Amazon s'adjugeait 1,09% à 314,83 dollars. Une pétition demandant au groupe de mettre fin à son bras de fer avec la filiale américaine de l'éditeur français Hachette recueille désormais les signatures de plus de 900 auteurs. Wall Street accueillait par ailleurs favorablement les résultats du groupe de médias CBS (+3,81% à 59,07 dollars) et du spécialiste des boissons énergétiques Monster Beverage (+5,85% à 68,91 dollars). La société de presse de Rupert Murdoch, News Corp, a en revanche publié des résultats mitigés jeudi après la clôture, l'éditeur Harper Collins et le succès en librairie de "Divergente" ne compensant que partiellement la baisse des recettes publicitaires de ses journaux, et son action perdait 4,39% à 16,66 dollars. La chaîne de vêtements Gap bondissait de son côté de 5,81% à 42,53 dollars après avoir enregistré en juillet une hausse de ses ventes de 5% sur un an.