Les cours du blé ont rebondi cette semaine à Chicago, soutenus par les tensions autour de la crise ukrainienne et les problèmes de qualité en Europe, entraînant dans leur sillage les prix du maïs et du soja. "Pour une fois c'est le marché du blé qui a dominé les échanges", souligne Michael Zuzolo Global Commodity Analytics and Consulting. Les investisseurs sont restés très attentifs à l'évolution de la crise entre l'Ukraine et la Russie, responsables à eux deux d'un cinquième des exportations mondiales de blé. Si le conflit devait entraver fortement leurs ventes à l'étranger, les acheteurs pourraient se tourner plus amplement vers le blé américain. D'autant que la production de la céréale en France, et dans une moindre mesure en Allemagne, a été fortement affectée par les fortes pluies de juillet, entraînant des interrogations sur la qualité de leur blé. Les autorités russes ont toutefois assuré que la suspension des importations de nombreux produits agroalimentaires en provenance d'Europe et d'Amérique du nord, décidée en riposte aux sanctions économiques adoptées par ces régions contre Moscou, n'affecterait pas les exportations du blé produit en Russie, où la récolte s'annonce abondante. Pour l'instant "les exportations américaines stagnent", relève Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. Aussi les cours de la céréale sont-ils repartis à la baisse jeudi et vendredi, limitant leur progression sur la semaine. Sur le marché du maïs, les prix ont rebondi après être descendus lundi en début de séance jusqu'à 3,61 dollars le boisseau, au plus bas depuis 2010. "A ce niveau, même les plus pessimistes deviennent prudents", note Dewey Strickler. "Si on parvient à clôturer au-dessus de 3,6250 dollars, il s'agira de la première hausse hebdomadaire depuis la semaine ayant clôturé le 20 juin", remarque-t-il. Comme le maïs, le soja a profité en début de semaine de quelques inquiétudes sur des zones de production un peu trop sèches. Mais cela n'a jusqu'à présent pas affecté la qualité de la récolte de l'oléagineux qui, selon le ministère américain de l'Agriculture, est resté au même niveau (71% de la production considérée comme bonne à excellente). De plus, des pluies sont tombées au courant de la semaine sur plusieurs régions du Midwest et d'autres sont prévues dans les jours à venir. De façon générale, l'activité sur le marché "s'est érodée, nombre d'investisseurs ayant choisi de se placer en retrait en attendant la publication mardi du rapport mensuel du ministère américain de l'Agriculture sur l'offre et la demande mondiales de produits agricoles (WASDE)", souligne Paul Georgy de la maison de courtage Allendale. La plupart des observateurs pensent que les autorités américaines vont réviser à la hausse leur estimation de la production américaine de maïs et de soja cette année, peut-être à des niveaux record. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre 2014, le plus échangé actuellement sur le marché, évoluait vendredi à la mi-séance à 3,6950 dollars contre 3,6225 dollars à la clôture vendredi dernier. Le boisseau de blé pour livraison en septembre, le contrat le plus actif en ce moment, s'échangeait à 5,5700 dollars contre 5,3425 dollars en fin de semaine dernière. Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le plus coté, s'établissait à 10,7450 dollars contre 10,5850 dollars vendredi dernier.