L'optimisme des consommateurs allemands s'est étiolé en août face aux tensions géopolitiques en Ukraine, en Irak et en Israël, selon le baromètre GfK publié hier. L'indice a stagné de manière imprévue, à 8,9 points, comme en juillet. Et l'institut GfK, chargé de l'enquête, s'attend maintenant à un déclin en septembre, à 8,6 points. Il s'agirait là du "premier recul" du baromètre "depuis janvier 2013", précise-t-il dans un communiqué. Avec cet essoufflement, les consommateurs allemands, longtemps imperturbables face aux tensions géopolitiques, sont désormais en phase avec les entrepreneurs et les milieux financiers du pays, dont le moral a chuté ces derniers mois. "L'escalade de la situation en Irak, en Israël et dans l'Est de l'Ukraine, tout comme la spirale croissante et réciproque de sanctions avec la Russie, pèsent désormais sur l'optimisme conjoncturel des citoyens observé jusqu'ici", commente l'institut GfK. Les attentes liées à la conjoncture ont brutalement chuté en août. Cette composante du baromètre n'avait plus décroché aussi violemment depuis 1980. Elle dégringole de 35,5 points, à 10,4 points, après s'être maintenue en juillet à 45,9 points, un niveau proche du sommet sur trois ans atteint en juin. L'incertitude des consommateurs sur ce point risque de croître, tant que les différents foyers de crise n'auront trouvé aucune solution durable, selon GfK. "Les sanctions à l'encontre de la Russie, qui entravent déjà sensiblement les exportations, pourraient se transformer en véritable danger pour la conjoncture allemande", prévient l'institut. Les autres éléments du baromètre accusent un recul plus mesuré. Les attentes sur les revenus perdent 4,6 points à 50,1 points. Elles avaient toutefois grimpé en juillet à un sommet depuis les premières statistiques de l'Allemagne réunifiée, et restent donc à un niveau élevé en août. Le marché du travail remarquablement stable et l'inflation faible soutiennent cette composante, explique GfK. Les intentions d'achats demeurent enfin "très robustes". Elles reculent seulement de 1,7 point, à 49,3 points. "Jusqu'ici, la chute des attentes en matière de conjoncture pèse à peine sur l'envie de consommer", conclut l'institut. Un élément important pour l'Allemagne. Longtemps en berne, la consommation s'y impose progressivement comme moteur de la croissance, pour suppléer des exportations en perte de vitesse.