L'or et les autres métaux précieux ont progressé cette semaine, les investisseurs privilégiant les valeurs sûres dans un contexte de tensions accrues entre les Occidentaux et la Russie à propos de l'Ukraine. "Dans le contexte de l'aggravation de la situation entre la Russie et l'Ukraine, les métaux précieux ont été demandés en tant que valeur refuge", ont expliqué les analystes de Commerzbank. La situation s'est nettement dégradée jeudi, après des informations faisant état de l'incursion de troupes russes dans l'est séparatiste de l'Ukraine. L'or est d'ailleurs remonté ce jour-là jusqu'à 1 296,65 dollars l'once, son plus haut niveau en une semaine, tandis que l'argent a atteint 19,90 dollars l'once, son maximum en 15 jours. Les métaux précieux ont réussi à progresser "malgré un environnement relativement négatif" marqué par un dollar au plus haut depuis près d'un an face à l'euro (à 1,3153 dollars), ont remarqué les économistes de Commerzbank. La semaine dernière, les métaux précieux n'avaient pas résisté à la hausse du dollar, qui rend les matières premières libellées dans la monnaie américaine plus coûteuse pour les investisseurs munis d'autres devises. En début de semaine, l'argent a d'ailleurs continué de perdre du terrain, tombant mardi à son plus bas niveau depuis mi-juin, à 19,26 dollars l'once. De son côté, après avoir souffert de la hausse du dollar et de prises de bénéfices la semaine dernière, le palladium s'est redressé cette semaine, retrouvant des niveaux proches de son plus haut en 13 ans atteint le 18 août (à 901,45 dollars l'once). Ce métal précieux utilisé dans l'industrie automobile et la joaillerie est porté par différents facteurs, dont des craintes sur l'offre après une grève de cinq mois en Afrique du Sud (deuxième producteur mondial) et les tensions avec la Russie (premier producteur mondial). Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 285,75 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 277,25 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 19,47 dollars, contre 19,49 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 424 dollars, contre 1 416 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 898 dollars, contre 883 dollars à la fin de la semaine précédente.
Les prix des métaux de bases en recul Les prix des métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont terminés la semaine en baisse, pénalisés par l'accroissement de l'aversion au risque sur les marchés en raison des tensions accrues en Ukraine, hormis l'aluminium, qui a poursuivi sa hausse. Le groupe des métaux industriels a été pénalisé par "une augmentation de l'aversion au risque parmi les opérateurs de marchés à la lumière de la crise entre l'Ukraine et la Russie", ont expliqué les économistes de Commerzbank. "Il semble que le marché (des métaux) réagit actuellement aux informations politiques plus qu'aux pures informations économiques", ont signalé les experts du courtier Triland Metals. La situation en Ukraine s'est nettement dégradée jeudi, après des informations faisant état de l'incursion de troupes russes dans l'est séparatiste du pays. Kiev a demandé jeudi aux Occidentaux des "sanctions significatives" contre Moscou et une aide militaire, des sujets qui devaient être abordés vendredi lors d'une réunion d'urgence de l'Otan à Bruxelles et celle des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Milan. Dans un tel contexte, les investisseurs ont tendance à s'éloigner des actifs jugés à risque, telles les matières premières, pour préférer les valeurs sûres. Le cuivre a ainsi glissé jeudi jusqu'à un plus bas en une semaine, à 6 913,25 dollars la tonne. L'étain a de son côté marqué un plus bas depuis près de huit mois jeudi, à 21 561 dollars la tonne. Selon les analystes de Commerzbank, ce métal gris blanc a aussi été plombé par une offre plus abondante que prévu au premier semestre en provenance de la Chine et l'Inde tandis que la demande a manqué de force. Enfin, le nickel est tombé vendredi à son niveau le plus faible depuis trois semaines, à 18'350 dollars la tonne.
L'aluminium tire son épingle du jeu Seul métal à terminer la semaine en hausse, l'aluminium a même atteint vendredi un nouveau plus haut depuis février 2013, à 2 106 dollars la tonne. "Le marché a célébré le fait que [le géant russe de l'aluminium] Rusal a renoué avec les bénéfices pour la première fois en cinq trimestres après ses efforts de désendettement et de réduction de coûts", ont expliqué les analystes de Triland Metals. En effet, Rusal a fait état mercredi d'un résultat net de 116 millions de dollars (88 millions d'euros sur la période avril-juin comparé à la perte de 458 millions de dollars qu'il avait essuyée un an auparavant, ramenée à 325 millions de dollars au premier trimestre de l'exercice courant. Le métal blanc continue également d'être soutenu par la baisse des stocks sur le LME, actuellement à leur plus bas niveau depuis deux ans (à 4,8 millions de tonnes). Enfin, l'aluminium a bénéficié cette semaine "du bond des commandes de biens durables aux Etats-Unis, qui ont grimpé de 22,6% en juillet", ont signalé les experts de Commerzbank. Ce vif progrès s'explique totalement grâce à un bond des commandes d'avions (+318%), pour lesquels l'aluminium est un composant clef. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6 960 dollars vendredi, contre 7 058 dollars le vendredi précédent. L'aluminium valait 2 101 dollars la tonne, contre 2 064 dollars. Le plomb valait 2 245 dollars la tonne, contre 2 254 dollars. L'étain valait 21 877 dollars la tonne, contre 22 225 dollars. Le nickel valait 18 565 dollars la tonne, contre 18 832 dollars. Le zinc valait 2 349 dollars la tonne, contre 2 359,75 dollars.