Le Koweït, pays membre de l'Opep, a estimé avant-hier qu'il n'était pas nécessaire de convoquer une réunion extraordinaire du cartel pour discuter de la baisse des cours du brut qui ont atteint cette semaine un plus bas en 17 mois. "Nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire de convoquer une réunion d'urgence de l'Opep" pour évoquer la question des cours, a déclaré le ministre koweïtien du Pétrole Ali al-Omair à des journalistes au terme d'une réunion à Koweït des ministres du Pétrole des monarchies du Golfe. "Jusqu'ici, nous sommes convaincus que les prix n'ont pas baissé au point que nous devons appeler à la tenue d'une réunion extraordinaire", a ajouté M. Omair. L'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a légèrement abaissé la veille, pour le second mois consécutif, sa prévision de hausse de la demande mondiale de brut, dans son rapport mensuel. Le cartel de douze pays, qui pompe environ un tiers du brut mondial, a abaissé à 1,05 million de barils par jour (mbj), contre 1,10 le mois dernier, sa prévision de hausse de la demande mondiale de brut cette année. Cette demande devrait s'établir à 91,2 mbj en moyenne. Ce nouvel ajustement à la baisse s'explique principalement par une croissance plus faible qu'attendue de l'activité des pays riches de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), notamment dans la zone euro, qualifiée de "fragile". Pour cette même raison, l'Opep a également très légèrement abaissé sa prévision de hausse de la demande de brut en 2015, à 1,19 mbj, contre 1,21 précédemment. Le cartel, qui en juillet avait pronostiqué que les pays de l'OCDE connaîtraient en 2015 leur première hausse de demande depuis 2010, estime désormais que celle-ci stagnera, avec une très légère baisse de 0,02 mbj. Dans ce contexte, l'Opep constate la poursuite du tassement des prix de la quasi-totalité des bruts. L'effet de "l'offre abondante et de la faible demande" mondiale est accentué par la spéculation, relève le cartel, et ce en dépit des incertitudes géopolitiques. Les marchés à terme ont ainsi atteint en août "leur plus bas niveau de l'année", relève le rapport. "Nous continuons à croire que les prix du brut sont actuellement stables malgré la légère baisse. Les cours devraient rebondir à l'approche de la saison d'hiver", a estimé le ministre koweïtien. Peu auparavant, son homologue saoudien, Ali al-Nouaïmi, avait minimisé la récente chute des prix du brut, en arguant que ce n'était pas la première fois qu'une telle baisse se produisait. Les prix du pétrole sont toujours à la baisse ou à la hausse et je ne comprends pas tout le tapage fait cette fois à ce sujet, a déclaré aux journalistes M. Nouaïmi à Koweït où il assiste à une réunion de ses pairs des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Le ministre saoudien, dont le pays produit plus de 9,5 millions de barils par jour (mbj), a indiqué que toute mesure que prendrait l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) concernant la chute des prix devrait être discutée lorsque le cartel se réunira en novembre.