L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a indiqué, mercredi, qu'elle n'aurait probablement pas besoin d'augmenter sa production, car elle a réduit sa prévision de demande pour cette année. Le cartel a par ailleurs averti que cette prévision pourrait encore être abaissée en raison de l'essoufflement de la reprise économique. Dans son rapport mensuel, l'Opep a réduit sa prévision de demande mondiale pour 2010 d'environ 10.000 barils par jour, à 85,37 millions de barils par jour. La demande mondiale de pétrole devrait progresser de 0,95 million de mbj à un total de 85,4 mbj en 2010, des chiffres stables par rapport au mois précédent, selon le rapport de juin de l'Opep. "Des données récentes indiquent que la croissance de la demande a été légèrement plus élevée que prévu sur la première moitié de l'année. Toutefois, le ralentissement attendu du rythme de reprise de l'économie pourrait influencer la croissance de la demande pour la deuxième moitié", avertit l'Opep, dont le siège est à Vienne. Le cartel a noté "un changement d'opinion à propos de la reprise mondiale à la suite de l'émergence de la crise budgétaire des Etats dans la zone euro et des premiers signes de ralentissement du rythme de la croissance économique en Chine". Ce revirement explique la récente baisse des prix après une période plutôt stable depuis octobre 2009, explique l'Opep. Alors que l'été voit traditionnellement les carburants automobiles tirer le marché à la hausse, aux Etats-Unis notamment avec une croissance plus forte et une saison d'ouragans active, ce secteur ne semble pas assez fort cette année, relève l'Opep: "Les stocks de carburant dans les pays de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) sont à des niveaux très confortables", note le cartel, qui ajoute que la progression du recours à l'éthanol dans le carburant fournit une variable d'ajustement supplémentaire au marché. L'Opep a relevé que les stocks américains ont poursuivi leur hausse en mai, les produits raffinés de 5,4 millions de barils et le brut de 2,3 millions. Les stocks se situent désormais à 86 millions de barils au-dessus de leur moyenne sur les cinq dernières années. Pour rappel, le ministre koweïtien du Pétrole, cheikh Ahmad Abdallah Al-Sabah, a jugé "acceptable" mardi le niveau actuel des prix du brut, estimant qu'il n'était pas nécessaire de tenir une réunion extraordinaire de l'Opep. "Le prix (du brut) est acceptable", a déclaré cheikh Ahmad, dont le pays est membre de l'Opep, interrogé sur les niveaux actuels des cours sur le marché international. Cheikh Ahmad a dit s'attendre à une persistance de la fluctuation actuelle des cours, soulignant toutefois que les prix devraient se maintenir dans la fourchette actuelle jusqu'à la fin de l'année. Il a ajouté préférer un prix entre "75 et 85" dollars le baril et souligné qu'il n'était pas nécessaire de convoquer une réunion extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) consacrée à la question des prix.Sur les marchés mercredi vers 10H00 GMT, le baril pour livraison en juillet s'échangeait à 72,59 dollars à Londres et à 72,55 dollars, à New York.