La France, en se dérobant à ses responsabilités de l'ère coloniale, "met des entraves à l'édification d'une confiance mutuelle susceptible d'ouvrir les perspectives d'une coopération profitable aux deux peuples", a souligné l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM). Dans un communiqué rendu public, mardi à l'occasion du 53e anniversaire de la Révolution du 1er Novembre 1954, l'ONM a invité l'Etat français à "reconsidérer ses positions et composer avec les donnes réelles de l'histoire en se libérant des préjugés coloniaux". Il s'agit d'une conviction partagée avec les moudjahidine et le peuple algérien qui voit en cette option l'unique moyen civilisationnel à même de répondre aux exigences d'une coopération internationale à la faveur du 21e siècle, ajoute le communiqué. A vrai dire les grandes mutations qu'ont connues les relations internationales durant les dernières années, "ont amené plusieurs pays coloniaux à reconnaître leurs crimes et à présenter leurs excuses aux pays colonisés", précise l'ONM. L'Etat français se devait de suivre leur exemple et de présenter ses excuses pour ses actes barbares commis contre le peuple algérien tout au long de la période coloniale, souligne le communiqué qui précise que la France a plutôt choisi "d'opter pour une autre voie dont les principaux axes reposent sur le reniement de ses crimes et le refus de présenter des excuses à notre peuple et de l'indemniser pour les douleurs et les peines qu'il a endurées". L'ONM a également affirmé que la France "a délibérément occulté la vérité et dénaturé les faits. Plus grave encore, elle a franchi des pas que nous jugeons irresponsables à l'image de la promulgation en 2005 d'une loi glorifiant la période coloniale et la présentant à nos générations en tant qu'acte civilisationnel". Par ailleurs, l'organisation des moudjahidine n'a pas manqué de rappeler le refus du président français, Sarkozy, lors de sa dernière visite en Algérie en juillet dernier, "de présenter les excuses et la reconnaissance de la France en faisant fi des règles d'hospitalité et en tentant d'imposer sa vision des relations algéro-françaises". "Il est du droit de l'Etat algérien de demeurer attaché aux revendications légitimes de son peuple et d'adopter les moyens qu'il juge utiles à la réalisation de ces revendications", a souligné l'ONM. Par contre, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a estimé mardi aussi que la remise par la France de la carte des mines antipersonnel disséminées le long des frontières est et ouest (les lignes Challe et Maurice), durant la guerre, représente un début de reconnaissance par ce pays de ses crimes contre le peuple algérien durant la colonisation. "C'est une initiative qui constitue une preuve matérielle d'un début de reconnaissance des crimes contre le peuple algérien sans défense, notamment les victimes d'explosifs, commis par le colonisateur d'hier qui doit dédommager les victimes et leur présenter ses excuses officielles", a souligné le président du MSP, M. Bouguerra Soltani dans un communiqué publié à cette occasion. Le Mouvement réitère son attachement à l'esprit de la déclaration du 1er Novembre 1954 qu'elle considère comme "la plus haute référence après l'Islam". Dans le même ordre d'idées, des moudjahidine et des historiens ont affirmé, toujours à cette occasion, que "la Révolution algérienne n'a pas pris fin par le recouvrement de l'indépendance le 5 juillet 1962, mais doit se poursuivre dans le but de forger l'homme algérien, amoureux de son pays et qui veille à son progrès et à sa prospérité". Ainsi, le chercheur Mohamed Yahi a appelé les générations montantes à s'inspirer des principes de la Révolution pour protéger l'identité nationale face aux défis de la mondialisation.