La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a annoncé mercredi qu'elle continuait à réduire son soutien à l'économie américaine tout en maintenant qu'elle ne relèverait pas ses taux avant une période de temps "considérable". A l'issue d'une réunion de deux jours à Washington, le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed a, comme prévu, réduit de 10 milliards de dollars par mois ses injections de liquidités dans le circuit financier destinées à fluidifier le crédit et à soutenir l'activité. A partir d'octobre, la Fed n'achètera plus tous les mois que pour 10 milliards de bons du Trésor et pour 5 milliards d'actifs à long terme adossés à des créances immobilières. Si la conjoncture continue à s'améliorer, ce programme massif de rachats d'actifs lancé en septembre 2012 sera achevé "lors de la prochaine réunion" du FOMC dans un mois et demi, marquant la fin d'un troisième cycle d'assouplissement monétaire qui a fait gonfler le bilan de la Fed à des niveaux sans précédent. La présidente de la Fed a noté lors de sa conférence presse que cela prendrait probablement "une décennie" pour que ce bilan --actuellement autour de 4.500 milliards de dollars--, revienne à un niveau normal. A l'appui de sa décision, la Fed relève que l'activité économique continue de progresser "à un rythme modéré". Pointant toutefois certaines faiblesses persistantes de l'économie américaine, la Réserve fédérale affirme qu'elle maintient son principal taux de directeur proche de zéro, son niveau depuis fin 2008. Elle réaffirme surtout qu'elle le conservera à ce niveau pendant une période "considérable" après la fin de son programme de rachats d'actifs alors que les marchés tablaient sur une suppression de cette référence temporelle. "Nous sommes à l'aise avec cette formulation étant donné que les perspectives économiques ont peu changé par rapport à juin", a noté Mme Yellen, lors d'une conférence de presse. La Fed a jusque-là laissé entendre que la première hausse des taux --guettée avec anxiété par les marchés -- devrait avoir lieu à la mi-2015.
Prudence Pour justifier cette prudence, la Réserve fédérale pointe notamment une "sous-utilisation" des ressources sur le marché du travail, la "lente" reprise du marché immobilier et une inflation inférieure à son objectif à long terme (2%). "Le marché du travail ne s'est pas encore tout à fait remis", a dit Mme Yellen soulignant qu'à 6,1% le taux de chômage était encore "bien au-dessus" du taux indiquant le plein- emploi, soit entre 5,2% et 5,5%. La Fed a d'ailleurs abaissé mercredi sa prévision de croissance économique pour 2014 et 2015. Le produit intérieur brut du pays (PIB) devrait ainsi progresser de 2,0% à 2,2% sur un an au dernier trimestre 2014. Pour l'année prochaine, elle prévoit désormais une croissance allant de 2,6% à 3,0%, en nette baisse par rapport aux 3,0% à 3,2% attendus jusque-là. Deux membres du FOMC ont voté mercredi contre le message d'orientation monétaire de la Fed. Il s'agit de Charles Plosser, de l'antenne de la Fed de Philadelphie qui s'y était déjà opposé lors de la dernière réunion de fin juillet. Richard Fisher de l'antenne de la Fed de Dallas l'a rejoint, qui pense que l'amélioration de l'économie "mérite qu'une réduction de l'assouplissement monétaire intervienne plus rapidement". Mme Yellen ne s'est pas montrée surprise par "ce niveau de dissension" qui ne lui paraît "pas anormal". Dans ses nouvelles projections, la Fed a d'ailleurs fait part d'un regain d'optimisme sur le front de l'emploi. Pour 2014, elle s'attend désormais à un taux de chômage qui s'échelonnerait entre 5,9 à 6,0%. Interrogée sur la conjoncture européenne, Mme Yellen a estimé qu'elle faisait "partie des risques qui pèsent sur l'économie mondiale", particulièrement "le très faible niveau d'inflation" et la "faible" croissance économique. "Nous espérons bien évidemment qu'ils vont réussir à faire remonter la croissance et l'inflation", a commenté Mme Yellen, ajoutant que cela serait une "bonne chose" pour l'économie mondiale et pour les Etats-Unis.
Les taux demeureront inchangés La banque centrale américaine (Fed) a annoncé une nouvelle réduction de son soutien monétaire à l'économie qu'elle achèvera fin octobre et laisse ses taux d'intérêts inchangés, proches de zéro. Le Comité monétaire de la Fed (FOMC) continue de promettre des taux au jour le jour inchangés "pendant une période de temps considérable" après la fin des achats d'actifs qui interviendra à sa prochaine réunion fin octobre, indique-t-il dans un communiqué. Il note que l'inflation demeure "en dessous de son objectif à long terme" de 2%. La présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen devait tenir une conférence de presse dans la foulée de la publication du communiqué. La Fed a par ailleurs abaissé sa prévision de croissance économique aux Etats-Unis pour 2014 et 2015 tout en améliorant ses projections sur le chômage. Le produit intérieur brut du pays (PIB) devrait ainsi progresser de 2,0% à 2,2% sur un an au dernier trimestre 2014, marquant un léger fléchissement par rapport aux 2,1% à 2,3% prévus en juin, selon ces nouvelles projections trimestrielles. Comme attendu, le FOMC a décidé de diminuer de 10 milliards de dollars supplémentaires ses injections mensuelles de liquidités destinées à soutenir l'activité. La Fed n'achètera plus que 15 milliards de dollars mensuels de titres, répartis pour 10 milliards en bons du Trésor et pour 5 milliards en titres adossés à des créances hypothécaires. Le Comité a également annoncé pour fin octobre la fin de ce troisième volet d'assouplissement monétaire démarré en septembre 2012. La Fed a donc décidé sans surprise de laisser ses taux au jour le jour proches de zéro, comme ils le sont depuis fin 2008. Elle promet toujours de les conserver à ce niveau "pendant une période de temps considérable" après la fin des achats d'actifs. De nombreux analystes s'attendaient à ce que la banque centrale modifie cette promesse inscrite dans le temps. Plusieurs membres du FOMC avaient exprimé leur préférence pour un message d'orientation monétaire se référant au progrès des données économiques plutôt qu'à un calendrier. Deux membres du FOMC ont voté mercredi contre ce message d'orientation monétaire de la Fed. Il s'agit de Charles Plosser, de l'antenne de la Fed de Philadelphie qui s'y était déjà opposé lors de la dernière réunion de fin juillet. Richard Fisher de l'antenne de la Fed de Dallas l'a rejoint, qui pense que l'amélioration de l'économie "mérite qu'une réduction de l'assouplissement monétaire intervienne plus rapidement". Le Comité, qui avait noté en juillet une remontée de l'inflation vers son objectif, signale cette fois que l'augmentation des prix reste "sous" cette cible de 2%. Mercredi, pour la première fois depuis avril 2013, l'indice des prix à la consommation a en effet reculé de 0,2%, selon les chiffres publiés par le gouvernement. La Fed a en outre publié les projections du niveau des taux d'intérêt données par chaque membre du FOMC: une courte majorité d'entre eux estiment qu'ils seront entre 1% et 2% fin 2015. En 2016, les taux d'intérêt se rangeront entre 2% et 3% pour huit participants au FOMC et entre 3% et 4% pour six d'entre eux.
Baisse surprise des prix à la consommation Les prix à la consommation ont connu une baisse surprise aux Etats-Unis, reculant en août pour la première fois depuis près d'un an et demi, selon l'indice CPI publié par le département du Travail. L'indice des prix à la consommation a baissé de 0,2% par rapport à juillet en données corrigées des variations saisonnières alors que les analystes tablaient sur une stagnation. Il s'agit de la première baisse mensuelle de cet indicateur depuis avril 2013, a précisé le ministère. En excluant les secteurs de l'alimentation et de l'énergie, les prix sont restés stables sur un mois et n'ont pas connu d'augmentation pour la première fois depuis octobre 2010. En glissement annuel et en données brutes, l'inflation s'est élevée à 1,7% en août, décélérant par rapport aux 2,0% relevés en juillet, selon les statistiques du ministère du Travail. La banque centrale américaine (Fed), qui dévoile son cap monétaire mercredi, vise un objectif d'inflation annuelle autour de 2% à moyen terme mais elle se base en priorité sur un autre indice d'inflation calculé à partir des dépenses de consommation (PCE) qui s'est établi à 1,6% en juillet. Selon le ministère, le déclin des prix à la consommation par rapport à juillet tient notamment à la forte baisse des prix de l'énergie (-2,6%) et plus précisément des carburants (-4,1%). Le prix des nouvelles voitures, de l'alimentation ou des loyers se sont en revanche affichés en hausse de 0,2%. Dans le même temps, le salaire horaire moyen en août a augmenté de 0,4% sur un mois après avoir stagné en juillet, selon les données officielles.