Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en baisse avant-hier, pénalisés par la hausse du dollar et des inquiétudes sur la demande mondiale. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre perdait 66 cents, à 92,41 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le dollar a encore pesé nettement sur le prix du pétrole aujourd'hui, a noté Phil Flynn, de Price Futures Group. A Londres, en revanche, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a fini à 98,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 69 cents par rapport à la clôture de la veille. En effet, alors que la Réserve fédérale nous prépare doucement à la remontée de ses taux, en Europe, en Chine et ailleurs, des mesures de relance sont engagées pour stimuler les économies, et cette différence de perspective donne beaucoup de vigueur au billet vert, a-t-il poursuivi. La monnaie américaine évolue actuellement à des niveaux inconnus depuis six ans face au yen et depuis 14 mois face à l'euro. Or un dollar fort rend les achats de brut, libellés en dollars, plus coûteux et donc moins attractifs pour les acheteurs munis d'autres devises. Et, en dehors de l'économie américaine qui semble se porter plutôt mieux, la vigueur de l'économie mondiale inquiète en particulier en Europe, a ajouté John Kilduff, de Again Capital. Du côté de l'offre, le marché a continué de souffrir du net rebond des réserves de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, un signe peu encourageant pour la demande du premier consommateur mondial de brut, a aussi relevé M. Kilduff. Selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE) publiés mercredi, les réserves d'or noir ont gonflé de 3,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 12 septembre, alors que les experts tablaient en moyenne sur un recul de 1,2 million de barils. En outre, les Etats-Unis ont produit la semaine dernière quelque 8,838 millions de barils par jour (mbj), un record depuis mars 1986, lorsque 8,939 mbj avaient été extraits. Les opérateurs du monde entier ont toutefois pousé un soupir de soulagement en voyant que l'Ecosse reste dans le giron du Royaume-Uni, après l'échec du oui au référendum sur son indépendance jeudi, a noté Matt Smith, de Schneider Electric. Les places financières avaient craint qu'une victoire du camp de l'indépendance ne crée un précédent en Europe, favorisant les velléités sécessionnistes d'autres régions, en Espagne notamment, et déstabilise une région déjà affaiblie par une économie fragile. Au final, les prix du WTI terminaient la semaine sur une note relativement stable, légèrement au-dessus des 92 dollars, après une semaine particulièrement volatile. De son côté, la référence européenne du brut a légèrement rebondi après une semaine en dents de scie. Le Brent a marqué lundi un plus bas depuis juillet 2012 (à 96,21 dollars) avant de se redresser, frôlant même la barre des 100 dollars mercredi. Ce rebond a été provoqué par l'éventualité d'une baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le fait que l'Opep ait signalé son intention d'empêcher une surabondance persistante sur le marché en abaissant potentiellement sa production pourrait mettre fin à cette descente des prix du pétrole, ont estimé les experts de Commerzbank, soulignant que les pays membres de ce cartel sont dépendants de prix du pétrole élevés pour équilibrer leur budget. En Asie, les cours du pétrole reculaient dans les échanges matinaux, pénalisés par le bond des réserves d'or noir aux Etats-Unis et la solidité du dollar. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre perdait 20 cents, à 92,87 dollars, le Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre déclinait de 15 cents, à 97,55 dollars dans les échanges asiatiques.