L'EI a appelé hier ses partisans à riposter aux frappes lancées par la France et les Etats-Unis dans le nord de l'Irak en s'en prenant à leurs ressortissants. Un porte-parole djihadiste a fait de même en Egypte, appelant les militants islamistes du Sinaï à frapper les forces de sécurité du pays. "La meilleure chose que vous puissiez faire est de vous efforcer de tuer tout infidèle, qu'il soit français, américain ou d'un de leurs pays alliés", a déclaré le porte-parole du groupe, Abou Mohamed al Adnani, dans un message audio diffusé lundi et repéré par le groupe de surveillance SITE.
Mode d'emploi "Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munition, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Ecrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le", poursuit-il. La France a mené vendredi ses premières frappes contre des cibles de l'Etat islamique dans le nord de l'Irak. Quant à l'aviation américaine, elle est entrée en action contre les djihadistes au début du mois d'août.
Inquiétude au Caire Les membres des forces de sécurité égyptiennes ont aussi été la cible d'appels au meurtre. "Placez des explosifs sur les routes. Attaquez leurs bases, faites irruption à leurs domiciles. Tranchez-leur la tête. Qu'ils ne se sentent nulle part en sécurité", déclare Abou Mohamed al Adnadi dans un communiqué diffusé sur Internet. Cet appel confirme les inquiétudes exprimées ces derniers temps par le pouvoir égyptien qui redoute les répercussions de l'émergence des djihadistes de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.
Exode kurde Les combattants kurdes syriens ont annoncé de leur côté avoir arrêté la progression de l'EI vers la ville d'Aïn al Arab (Kobané en kurde). Cette localité se situe à la frontière avec la Turquie. "Des combats sont toujours en cours mais la progression de l'EI vers l'est de Kobané est stoppée depuis la nuit dernière", selon Redur Xelil, porte-parole du groupe de défense kurde YPG, joint par Skype. La progression des djihadistes a provoqué un nouvel exode de populations vers la Turquie. Selon Ankara, plus de 130 000 Kurdes de Syrie ont trouvé refuge de l'autre côté de la frontière.