Le géant britannique des supermarchés Tesco a annoncé cette semaine avoir découvert que sa prévision de bénéfice semestriel avait été "surestimée" de 250 millions de livres (317 millions d'euros) et a demandé à un cabinet d'audit d'étudier ce problème. Son nouveau directeur général, David Lewis, qui a pris ses fonctions le 1er septembre à la tête du groupe en difficulté, a dit attendre "de Tesco qu'il fonctionne de façon intègre et transparente". "Nous prendrons des mesures fortes sitôt connus les résultats de cette enquête", a-t-il ajouté. Pendant la préparation finale de ses résultats semestriels, dont la publication était prévue le 1er octobre, "Tesco a découvert que ses profits attendus pour le semestre avaient été surestimés, à cause de revenus considérés comme plus élevés et du report de coûts", a expliqué le groupe dans un communiqué. "Le conseil d'administration estime que la prévision de profits publiée le 29 août 2014 pour la période de six mois close le 23 août a été surestimée de 250 millions de livres", a ajouté l'entreprise, sans préciser de quel profit exactement il s'agissait. Le 23 août, Tesco avait annoncé une réduction de 75% de son dividende au premier semestre et accéléré le changement à sa tête pour tenter de rebondir, le numéro trois mondial de la distribution, derrière l'américain Wal-Mart et le français Carrefour, connaissant une situation difficile, particulièrement au Royaume-Uni. Ce jour-là, Tesco avait annoncé que David Lewis, un responsable du géant anglo-néerlandais Unilever qui devait remplacer le directeur général Philip Clarke le 1er octobre, prendrait ses fonctions dès le 1er septembre. Le groupe avait aussi expliqué que son bénéfice d'exploitation devrait fondre à quelque 2,4-2,5 milliards de livres (3-3,15 milliards d'euros) pour l'ensemble de l'année, soit une baisse d'un quart sur un an et nettement moins que les 2,7-2,8 milliards de livres attendus par les analystes jusque-là. En raison des nouveaux problèmes dévoilés lundi, la publication des résultats semestriels, qui devait intervenir la semaine prochaine, a été repoussée de trois semaines, et le conseil d'administration a chargé le cabinet Deloitte "de passer en revue de façon indépendante et globale ces questions", en lien avec les juristes conseillant habituellement Tesco. "Nous avons mis à jour un problème grave et avons agi en conséquence. Le président (de Tesco) et moi-même avons agi rapidement pour lancer une enquête indépendante", a aussi souligné M. Lewis dans le communiqué.