Les Bourses européennes ont terminé, avant-hier, en baisse dans la foulée d'une salve d'indicateurs américains contrastés relançant les spéculations sur la politique monétaire américaine. L'annonce d'une chute surprise des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, à son plus bas niveau en six ans, est ainsi une très bonne nouvelle, explique Patrick O'Hare de Briefing.com. D'autres indicateurs américains sont ressortis mitigés, comme l'activité manufacturière de la région de New York, qui a reculé mais mois qu'attendu, ou celle de la région de Philadelphie, qui a progressé mais à un rythme plus lent. "Toutes ces informations laissent au final les investisseurs dans le flou sur le calendrier" de la banque centrale américaine (Fed), relève M. O'Hare. Les responsables de la Fed préviennent depuis plusieurs mois qu'ils pourraient mettre un frein à leurs mesures de soutien d'ici la fin de l'année, peut-être même dès septembre.
L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,57% La Bourse de Paris a fini en baisse, l'indice CAC 40 cédant 0,51% à 4 093,20 points. Parmi les valeurs, EADS a fait mieux que le marché, gagnant 0,13% à 45,11 euros: IAG a annoncé une commande ferme pour 62 Airbus A320 pour sa filiale à bas coûts espagnole Vueling. Accor a gagné 1,25% à 30,26 euros, après un relèvement d'objectif de cours. En revanche, Sanofi a perdu 0,88% à 67,34 euros après un abaissement de recommandation. ArcelorMittal a baissé de 2,49% à 10,36 euros et Seb de 2,04% à 61,57 euros). Publicis a perdu 2,79% à 57,15 euros après l'acquisition de l'agence américaine Engauge Marketing LLC. A Londres, l'indice FTSE-100 a perdu 1,58% à 6 483,34 points EasyJet a dégringolé de 4,43% à 1 252 pence sur des prises de bénéfice. Son concurrent International Airlines Group (IAG) a également abandonné 2,50% à 308,1 pence. Le secteur des ressources naturelles a aussi souffert, avec Fresnillo (-3,10% à 1 125 pence), Rio Tinto (-2,83% 3 103 pence) ou Vedanta Resources (-2,96% à 1 214 pence). Imperial Tobacco (+2,55% à 2 209 pence) a en revanche tiré son épingle du jeu après avoir fait un point sur ses ventes. A Francfort, l'indice vedette Dax a clôturé en baisse de 0,73% à 8 376,29 points et le MDax des valeurs moyennes en recul de 0,93% à 14 717,59 points. Sur le Dax, le spécialiste de la santé Fresenius et sa filiale de dialyse Fresenius Medical Care (FMC), ont profité de la séance pour gagner respectivement 0,76% à 95,95 euros et 0,81% à 50,25 euros. Commerzbank (+0,54% à 8,04 euros), l'opérateur Deutsche Börse (+0,33% à 54,35 euros) et le fabricant de gaz industriels Linde (+0,24% à 145,25 euros) ont également avancé. Tous les autres titres ont fini en territoire négatif. RWE est resté lanterne rouge, comme la veille, avec une chute de 2,88% à 20,74 euros après des résultats trimestriels en forte baisse. Le groupe aérien Lufthansa a également été en queue avec -2,31% à 14,38 euros. Deutsche Post a cédé 0,96% à 21,63 euros. Même tendance à Madrid, où l'indice Ibex 35 a reculé de 0,59% à 8 737,6 points. Parmi les principales valeurs bancaires, Santander a perdu 1,20% à 5,69 euros, BBVA 0,62% à 7,52 euros et CaixaBank 0,83% à 3,12 euros. Telefonica a lâché 0,37% à 10,90 euros, tandis que le pétrolier Repsol perdait 0,19% à 18,01 euros. La Bourse de Lisbonne a fini en baisse de 0,17% à 6 051,17 points, pénalisée notamment par son poids-lourd, Portugal Telecom, qui a reculé de 1,81% après avoir annoncé la veille une réduction des dividendes. Le groupe de BTP Mota-Engil a également contribué à la baisse avec un recul de 2,18%. Le secteur bancaire a terminé en ordre dispersé: BCP et BES ont gagné respectivement 0,93% et 0,56%, mais BPI a cédé 1,15%. Dans le secteur de l'énergie le pétrolier Galp a perdu 0,71% tandis que l'électricien EDP s'est apprécié de 0,15%. L'indice SMI de la Bourse suisse a lâché 1,19% à 7 982,43 points. Zurich Insurance a affiché la plus mauvaise performance, chutant de 3,61% à 243 francs après avoir déçu sur ses résultats semestriels. Le groupe du luxe Richemont a également perdu 2,98% à 92,70 francs, tandis qu'Adecco, le spécialiste du placement de personnel, a reculé de 2,44% à 62,05 francs. Seules deux valeurs ont terminé en terrain positif, dont le cimentier Holcim (+0,92% à 71,10 francs). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,06% à 375,58 points. Le grand perdant a été le groupe Air France-KLM, qui a cédé 4,03% à 6,26 euros, suivi par le géant de la distribution Ahold, qui a perdu 2,68% à 12,36 euros. La Bourse de Bruxelles a fini en recul de 0,67% mais a réussi à préserver le seuil des 2 800 points en s'inscrivant à 2 810,94 points. Les plus fortes baisses ont été enregistrées par le groupe de biotechnologie ThromboGenics (-2,31% à 31,25 euros) et par le groupe de distribution Delhaize qui a cédé 2,24% à 51,09 euros, affecté par la révision à la baisse des prévisions du numéro un mondial, l'américain Wal-Mart. La plus forte hausse a été enregistrée par le chimiste Solvay avec un modeste gain de 0,41% à 109,35 euros. La Bourse de Milan était fermée en ce 15 août, jour férié en Europe.
Wall Street dégringole, fragilisé par Wal-Mart et Cisco Wall Street a dégringolé, trébuchant sur des indicateurs relançant les spéculations quant à un durcissement imminent de la politique monétaire américaine et sur les prévisions décevantes de Wal-Mart et Cisco: le Dow Jones a cédé 1,47%, le Nasdaq 1,72%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a chuté de 225,47 points à 15 112,19 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 63,15 points à 3 606,12 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 (SP 500) a plongé de 1,43% (-24,07 points) à 1 661,32 points. Sur le marché des actions, l'état d'esprit des investisseurs est surtout affecté par la déception émanant de Cisco et de Wal-Mart, deux grands noms de la cote, a relevé Michael James de Wedbush Securities. Malgré des résultats de bonne tenue, l'équipementier en télécoms a fait part d'une prévision annuelle légèrement en dessous des attentes et a annoncé la suppression de 4 000 emplois. Wal-Mart a quant à lui pris les investisseurs de court avec un abaissement de ses prévisions annuelles à cause de ventes à la traîne. Parmi les autres valeurs du jour figure la chaîne d'articles de maison et d'habillement Kohl's, qui profitait du contraste avec Wal-Mart après la publication d'un bénéfice en ligne avec les attentes mais de ventes en légère hausse: son titre grimpait de 4,84% à 53,30 dollars. Parmi les autres valeurs du jour, Apple parvenait à se hisser au-dessus de la barre des 500 dollars en progressant de 0,50% à 501,00 dollars. Les valeurs bancaires participaient largement à l'ambiance morose du marché, réagissant à la perspective d'un ralentissement des mesures de relance de la Fed: Bank of America perdait 1,43% à 14,39 dollars, Citigroup 1,42% à 50,86 dollars, JPMorgan 1,55% à 53,31 dollars, Morgan Stanley 1,34% à 26,43 dollars et Goldman Sachs 1,13% à 161,50 dollars. Le groupe de cosmétiques américain Estée Lauder satisfaisait en revanche les investisseurs avec une hausse de 19% de son bénéfice annuel 2012/2013, grâce notamment à ses soins pour la peau (+4,11% à 67,81 dollars). Echaudé par la perspective que la Fed freine bientôt ses achats de bons du Trésor, le marché obligataire reculait fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 2,781% contre 2,712% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,806% contre 3,752% la veille.
Tokyo: le Nikkei perd 2,12% à cause du yen et de Wall Street L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la séance en chute de 2,12% (-297,22 points) à 13 752,94 points, à cause d'un regain du yen et de la baisse de la place de Wall Street la veille. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a quant à lui fléchi de 1,67% (-19,52 points) à 1 151,82 points. Les donneurs d'ordres ont agi avec prudence et préféré opter pour des prises de profits, comme l'avaient fait leurs homologues aux Etats-Unis en raison d'incertitudes sur l'économie américaine et sur le maintien des mesures de soutien de la banque centrale (Fed). Des propos dissonant du ministre japonais des Finances sur la baisse d'impôts sur les sociétés espérée par les entrepreneurs ont aussi contribué à faire reculer les valeurs. La séance a encore été moyennement active, avec 2,04 milliards de titres échangés sur le premier marché, cette semaine étant calme en raison de festivités traditionnelles familiales au Japon. Le dollar et l'euro sont retombés face à la monnaie nippone, le premier valant environ 97,70 yens et le second autour de 129,80 yens en fin de journée boursière, un mouvement défavorable aux firmes exportatrices nippones. Dans ce contexte, l'action du constructeur d'automobiles Toyota, qui avait grimpé lors des quatre séances précédentes, a perdu 1,56% avant-hier pour finir à 6 310 yens. Les titres de ses concurrents Nissan et Honda ont dans le même temps décliné de respectivement 1,52% à 1 039 yens et de 1,17% à 3 810 yens. Du côté des valeurs technologiques, le titre Sony a abandonné 1,60% à 1 968 yens, Panasonic 3,16% à 858 yens et Sharp 1,90% à 414 yens. Dans le même mouvement, ont aussi été délaissées les actions, appréciées la veille, de sidérurgistes, de fabricants d'équipements industriels, de promoteurs immobiliers et groupes de BTP ou encore d'industries lourdes. Les investisseurs ont même négligé les actions de brasseurs, même si la consommation de bière et autres boissons fraîches continue de plus belle en raison de températures étouffantes au Japon, une canicule qui devrait durer encore au moins une semaine. Le titre Kirin a lâché 2,18% à 1 480 yens et Asahi Group 2,23% à 2 546 yens.