Une fois de plus, le PSG a laissé échapper deux points bêtement en Ligue 1. Alors qu'ils menaient au score, les hommes de Blanc se sont fait rattraper sur le fil par un but de Martial. Les Parisiens semblent connaître ce scénario par cœur depuis le début de saison, un scénario qui laisse envahir un sentiment de frustration énorme à la fin du match. Ouvrir le score, dominer, et lâcher à la fin deux points sur des erreurs évitables. Comme face à Reims, Lyon et Rennes, les hommes de Laurent Blanc regretteront longtemps la fin de la rencontre. Ce soir face à Monaco, leur mainmise sur le jeu n'a pas été véritablement évidente jusqu'au début de la seconde mi-temps, mais l'ouverture de score de Lucas suite à un excellent centre en retrait de Bahebeck (71e) a clairement donné un coup à la tête des Monégasques qui ne réagissaient plus pour tenter d'égaliser. C'est ainsi qu'on commencera à énumérer les occasions loupées du PSG pour laisser amplifier les regrets alors que Marseille compte ce soir 7 points d'avance sur le champion de France. Mais même si Bahebeck (57e) et Cavani (59e, 80e) auraient dû trouver eux aussi la faille, il est évident que quelque chose s'est déréglé cette saison dans cette machine parisienne et dans sa capacité à contrôler le jeu et l'adversaire.
L'Europe ne bouffe pas d'énergie Le match dans sa globalité fut assez ouvert avec beaucoup d'occasions et très peu de temps mort, pourtant on aurait pu penser qu'après une semaine européenne où les deux équipes ont dû fournir pas mal d'énergies, la qualité technique serait moins importante dans une affiche où manquaient aussi trois grandes stars (Ibrahimovic, Thiago Silva et Berbatov). Mais à l'instar de leurs confrontations la saison passée, malgré des débats assez équilibrés, l'addition des talents dans ce genre d'affiche offre indéniablement un jeu ouvert avec plusieurs occasions de part et d'autre. Quand Pastore, en plus, survole le match par son talent et sa vision de jeu admirable, on aboutit forcément à un nombre élevé d'occasions. Cette fois Paris a aussi fait preuve de déchets dans le dernier geste, notamment sur le tir de Verrati (7e), Matuidi (21e) ou celui de Lucas (26e). Une incompréhension entre Cavani et Matuidi sur un centre de Maxwell a aussi profité à Subasic (38e). Monaco n'y est sans doute pas étrangère à ce péché de gourmandise des Parisiens dans la zone offensive. Depuis quelques semaines déjà, la défense composée de Kurzawa, Carvalho, Raggi et Fabinho dégage une solidité défensive exemplaire avec des interventions propres et une organisation sans faille. En attaque par contre, Ocampos fut un peu léger comme choix pour Jardim pour ce genre d'affiches, en absence de Berbatov, il aurait été plus intéressant de voir Germain ou Martial dans cette position qui aurait pu faire plus de mal au PSG. Car les visiteurs auraient dû mieux négocier leurs nombreuses attaques dans cette première période, seul Fereira-Carasco passa tout près d'ouvrir le score, suite à une magnifique reprise de volée à l'intérieur de la surface qui termina sa trajectoire sur la transversale (44e).
Des regrets pour les deux équipes Malgré une belle occasion de Kurzawa (61e), le club de la Principauté a donc réagi tard, très tard pour sonner la révolte et enfoncer Paris dans ses doutes en championnat. Martial profita d'une mésentente entre David Luiz et Camara pour pousser le cuir au fond des filets de Sirigu (92e). C'était sans doute mieux ainsi, pour ne plus laisser le temps au PSG de réagir. Mais compte tenu du contenu et de la qualité de l'équipe de Leonardo Jardim, il est légitime de croire que cette formation doit jouer tous les matches pour gagner. Celle de Ranieri, qui n'a concédé que quatre défaites en championnat la saison passée (le même nombre déjà que cette année) ne mettait pas de limites à ses ambitions. C'est peut-être là que le Monaco d'aujourd'hui a encore des progrès à faire. Des progrès, Paris lui aussi doit en effectuer avec un maigre bilan de 15 points après 9 matches, le train imposé par Marseille (22 points) risque d'être difficile à rattraper. Durant la trêve internationale, Laurent Blanc aura largement le temps de réfléchir et s'appuyer sur les certitudes que son équipe a dégagé mardi face au Barca, plutôt que sur ces nombreuses mésaventures en Ligue 1.