La rencontre gouvernement-walis présidée par M. Abdelaziz Bouteflika a été clôturée tard dans la soirée du samedi avec l'adoption de cinq rapports présentés en séance plénière, dont le projet de l'autoroute Est-Ouest et le chemin de fer. En effet, il s'est avéré que le mégaprojet de l'autoroute Est-Ouest préoccupe les walis. Ces derniers ont, lors de cette rencontre, soulevé les différentes contraintes qui entravent l'avancement des travaux. Cependant, les walis qui ont exposé le rapport d'évaluation des projets autoroute Est-Ouest et du chemins de fer, ont souligné que les modalités d'application de la loi 91-11 fixant les règles relatives à l'expropriation pour cause d'utilité publique, permet la prise de possession immédiate des terrains sur l'ensemble du tracé pour ce qui concerne l'autoroute Est-Ouest. Sur un autre chapitre, concernant cette fois-ci le déplacement des réseaux, notamment ceux de Sonelgaz, pour lesquels des contraintes d'ordre réglementaires ont été soulevées, il a été proposé la mise en place d'un dispositif réglementaire adapté à l'urgence des travaux. Et pour ce qui est des contraintes liées au déplacement des réseaux importants comme les gazoducs haute-pression et les lignes électriques haute tension, le rapport souligne que le ministre des Travaux publics, M. Amar Ghoul, a déjà envoyé aux opérateurs concernés un état faisant ressortir les réseaux à déplacer par wilaya et par commune. Ce document sera actualisé et remis à l'ensemble des opérateurs. De plus, un comité intersectoriel a été institué pour assurer les coordination nécessaires. L'autre facteur primordial reste l'indemnisations des personnes expropriées dont les walis ont signalé les disparités en matière d'évaluation d'une wilaya à une autre et d'une commune à l'autre. Pour préserver le côté esthétique du couloir autoroutier et des bretelles, les walis ont été instruits par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales d'interdire toute occupation anarchique sur l'axe autoroutier. Quant au volet économique de cette infrastructure routière qui offrira d'innombrables possibilités en matière de création d'activités économiques et commerciales le long de l'axe autoroutier, les départements ministériels concernés sont contraints d'associer les autorités locales pour l'identification et l'implantation de ces projets. Bouteflika réaffirme que le chemin de fer restera la propriété publique Le secteur des chemins de fer, a lui aussi fait objet de recommandations et de directives. Il ressort que, face au phénomène d'empiètement sur le domaine public ferroviaire la SNTF, en coordination avec les autorités locales, devra, dorénavant, veiller à l'application rigoureuse des dispositions réglementaires en vigueur. Les entreprises économiques publiques ou privées telles que la cimenterie de M'sila, doivent participer à la réalisation de bretelles de chemin de fer les desservant par leurs propres financements. Et pour assurer une bonne coordination, il a été préconisé la mise en place de comités au niveau de chaque wilaya, à l'instar de ce qui est fait pour le projet d'autoroute Est-Ouest. D'autre part, lors de cette rencontre qui a réuni le président de la République et les walis, ce dernier a indiqué que "le chemin de fer en Algérie est et restera propriété de l'Etat", a-t-il tenu à préciser en réponse à une intervention portant sur la possibilité de faire participer le secteur privé dans le financement de bretelles reliant le réseau ferroviaire à des sites de production. Le chef de l'Etat qui répondait à une suggestion contenue dans le rapport sur le rail et évoquant la possibilité pour l'opérateur privé Orascom, propriétaire de la cimenterie de M'sila, de financer une liaison ferroviaire entre son site de production et la ligne de chemin de fer M'sila-Bordj Bou Arréridj, a souligné que "la voie ferrée est un secteur public qui restera secteur public et il n'y aura pas de ramifications ou de raccordements financés par le privé". Quant à la question "l'Etat doit-il financer un raccordement ferroviaire vers une usine privée ?", posée par les ministres des Transports, Mohamed Maghlaoui, et des Finances, Mourad Medelci, le Président a rétorqué : "les investissements ferroviaires sont à la charge de l'Etat pour précisément permettre au secteur privé d'avoir un moyen important pour pouvoir investir davantage dans l'économie nationale". Concernant le prolongement de la ligne à l'intérieur même de l'enceinte privée de l'usine, le chef de l'Etat a préconisé "la réalisation de cette voie à l'intérieur de l'usine et ce, en moyennant une contribution à verser aux pouvoirs publics" avant d'ajouter "s'il utilise la ligne réalisée avec de l'argent public, le privé paiera son dû à l'Etat". En somme le président s'est, par ailleurs, réjoui de la réalisation prochaine des projets d'électrification sur les lignes à grande vitesse (LGV, 160 km/h) devant relier dans les prochaines années, Boumedfaâ-Touggourt, El Affroun-El Khemis, Tlemcen-frontière marocaine et enfin Relizane à Tiaret.