Réfutant le terme "crise" concernant le litige qui oppose la compagnie nationale Sonatrach et les compagnie, espagnole, Repsol et Gas Natural sur le projet gazier de Gassi Touil, le ministre espagnol des Affaires étrangères, M. Miguel Angel Moratinos, a indiqué "qu'il y ait un problème entre entreprises ne veut pas dire qu'on est en crise". D'ailleurs le ministre espagnol s'est demandé, dans une interview accordée à notre confrère "Le Quotidien d'Oran", "comment peut-on parler ou imaginer une crise énergétique entre l'Espagne et l'Algérie à l'heure où l'on a fait le pari stratégique d'être unis pas seulement par un gazoduc ?". Pour M. Moratinos, jamais les deux pays n'ont atteint des échanges commerciaux si élevés, et des capacités d'investissement comme celles d'aujourd'hui. "C'est normal qu'il y ait des problèmes quand les rapports sont tellement intenses", a-t-il ajouté. A ce titre, l'Espagne veut aider à trouver une solution amiable au contentieux sur le gaz entre la compagnie publique algérienne d'hydrocarbures Sonatrach et les entreprises espagnoles Gas Natural et Repsol, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères. Pour rappel, Sonatrach avait résilié en septembre un contrat conclu en 2004 avec Repsol et Gas Natural pour le développement du projet intégré du gisement de Gassi Touil (Sahara) et leur réclame des réparations à travers une procédure d'arbitrage international. Il s'agissait du premier contrat de ce type jamais accordé à une compagnie étrangère en Algérie. Au moment de la signature du contrat, Sonatrach avait une part de 20% dans le projet, Repsol YPF de 48% et Gas Natural de 32%. L'investissement total prévu était de 5,2 MDS de dollars, dont 450 millions avaient déjà été dépensés au moment de la résiliation du contrat. Le ministre espagnol se dit convaincu "que le futur de l'Algérie et de l'Espagne passe par un partenariat stratégique en matière d'énergie encore plus ambitieux". En incluant le futur gazoduc subsaharien, L'Espagne et l'Algérie sont, selon Moratinos, les deux maillons d'une chaîne énergétique qui va unir l'Europe et l'Afrique. Relevant l'importance de l'Algérie dans l'approvisionnement énergétique de l'Europe, le ministre espagnol a souligné "qu'au moment où de nombreux pays regardaient vers l'Est (la Russie) et cherchaient d'autres sources d'approvisionnement, et alors que personne n'investissait en Algérie, nous, nous étions et sommes toujours là". Ces déclarations du ministre espagnol des Affaires étrangères semblent s'inscrire dans la même optique que celles tenues par les autorités espagnoles depuis le début du litige. Madrid semble donc tenir plus que tout au projet et ne manque pas de chercher des issues au conflit. Le ministre de l'Industrie espagnol, Juan Clos, a comparu à deux reprises en quelques semaines devant les parlementaires à la demande de la droite sur l'affaire de l'annulation du contrat de Gassi Touil. Durant ses deux comparutions, il a défendu la relation globale entre l'Algérie et l'Espagne et a déclaré que son gouvernement œuvrait toujours à trouver une solution acceptable pour les deux parties, les entreprises Repsol-Gas Natural et Sonatrach.