Les forces gouvernementales irakiennes ont brisé hier le siège de la principale raffinerie de pétrole du pays, assiégée depuis plusieurs mois par les djihadistes du groupe extrémiste Etat islamique (EI), ont annoncé des responsables. Cette nouvelle avancée importante des forces gouvernementales survient au lendemain d'une autre victoire significative de ces forces qui ont repris la localité stratégique de Baïji, à 10 km de la raffinerie, dans le nord de l'Irak. Les forces irakiennes (...) ont atteint l'entrée de la raffinerie, a déclaré le gouverneur de la province de Salaheddine, Raad al-Joubouri. Trois officiers ont confirmé que les forces irakiennes avaient atteint la raffinerie qui autrefois produisait 300 000 barils par jour, fournissant 50% de la demande locale. La raffinerie était assiégée depuis plusieurs mois et a été la cible d'attaques répétées des djihadistes, qui avaient réussi à pénétrer le gigantesque complexe dans lequel elle se trouve sans cependant pouvoir prendre le contrôle de la raffinerie. La veille, les forces irakiennes avaient reconquis la localité de Baïji, dans l'un de leurs plus significatifs succès face aux djihadistes de l'Etat islamique (EI). Selon des responsables irakiens, les forces de sécurité, aidées par des miliciens chiites et des tribus sunnites et appuyées par un soutien aérien de la coalition internationale, ont réussi à chasser les djihadistes qui contrôlaient la ville depuis plusieurs mois. Il s'agit de la plus grande ville reprise par les forces armées depuis le début le 9 juin de l'offensive fulgurante du groupe extrémiste sunnite qui lui a permis de s'emparer de larges pans de territoire au nord et à l'ouest de Bagdad. Le contrôle de cette ville située à 200 km au nord de Bagdad devrait aussi aider à isoler davantage les djihadistes à Tikrit, plus au sud, des autres zones contrôlées par l'EI. L'offensive des djihadistes sur Baïji a affecté la production de pétrole dans le nord irakien, mais les importants champs pétroliers et terminaux d'exportation du sud de l'Irak n'ont pas été touchés. La prise de Baïji est l'un des rares succès des troupes irakiennes qui n'avaient pas été en mesure de résister aux djihadistes au début de leur offensive, en juin, avec de nombreux soldats et policiers abandonnant leurs positions. Mais elles ont ensuite tenté de regagner du terrain après la désignation d'un nouveau Premier ministre, Haïdar al-Abadi, et la formation d'un gouvernement regroupant toutes les communautés, après des années de division entre la majorité chiite et la minorité sunnite marginalisée. Le soutien aérien des Etats-Unis a été crucial dans la reprise de certaines zones, de même que l'aide des combattants chiites et kurdes et des tribus sunnites. Dans la matinée, au moins 17 personnes ont été tuées et 57 blessées dans deux attentats à voiture piégée dans des quartiers du nord de Bagdad, ont indiqué des sources médicales et des services de sécurité. Au moins sept personnes ont été tuées dans une explosion dans le secteur de Graiat, près du fleuve Tigre. L'autre attentat a fait au moins dix morts près d'un restaurant dans le quartier d'Azamiyah. Les attaques n'ont pas immédiatement été revendiquées mais les extrémistes sunnites, notamment les djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI), prennent fréquemment pour cible les forces de sécurité ou la communauté chiite en Irak. Bagdad est quasi quotidiennement la cible d'attentats meurtriers malgré le déploiement massif de forces de sécurité et la multiplication des barrages routiers. Ces violences surviennent au moment où l'armée irakienne, aidée de combattants chiites, sunnites et kurdes, tentent de regagner le terrain perdu face à l'EI depuis juin et la grande offensive du groupe djihadiste, qui lui a permis de s'emparer de larges pans de territoire en Irak. Les forces irakiennes bénéficient également du soutien aérien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.