Wall Street, qui compte beaucoup sur le consommateur américain pour alimenter son ascension d'ici la fin de l'année, surveillera au cours des prochaines séances une série d'indicateurs et les minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale. Au cours des cinq dernières séances, l'indice Dow Jones Industrial Average est monté de 0,35% à 17 634,74 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a grimpé de 1,21% à 4 632,53 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500, le plus regardé par les investisseurs, a avancé de 0,38% à 2039,82 points, un nouveau record. "L'économie croît plutôt bien en ce moment, le prix du brut baisse toujours, ce qui est une bonne chose pour le consommateur, le marché du travail continue de se redresser, les taux d'intérêt restent à un niveau très bas. Les perspectives pour le marché sont incontestablement positives", estime Tom Cahill de Venture Wealth Management. Avec des Américains ayant moins d'argent à consacrer à l'essence et un moral au plus haut depuis la crise financière, "certains prédisent qu'on s'achemine même vers la meilleure saison des achats de fin d'année depuis longtemps", ajoute le spécialiste. Cela pourrait atténuer l'éventuel impact du net renforcement du dollar sur les exportations américaines. Pour se donner une meilleure idée de l'état d'esprit des acheteurs, les investisseurs scruteront au cours des prochaines séances les résultats de plusieurs entreprises du secteur de la distribution généralement considérées comme de bons baromètres de la consommation: la chaîne de supermarchés Target mercredi, le spécialiste de l'électronique grand public Best Buy et le vendeur de vêtements Gap jeudi.
Les faucons supplantent les colombes Les acteurs du marché auront aussi toute une série d'indicateurs pour jauger la santé de la première puissance économique mondiale, dont des chiffres sur la production industrielle en octobre lundi, sur les prix à la production mardi ou sur les prix à la consommation jeudi. Ce même jour sera publié l'indicateur composite de l'activité économique du Conference Board. Dans le secteur de l'immobilier seront publiés des chiffres sur les permis de construire et les mises en chantiers mercredi et sur les ventes de maisons anciennes jeudi. "La plupart de ces indicateurs sont les premiers du trimestre et vont permettre de donner un peu de visibilité sur la croissance de l'économie d'ici la fin de l'année", relève Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. Mais "même si le marché peut sembler un peu suracheté en ce moment, cela ne provoque pas de malaise chez les investisseurs car les risques macroéconomiques sont limités" d'ici le 31 décembre, souligne-t-il. "Peut-être existe-t-il un léger risque politique" maintenant que les élections de mi-mandat ont permis aux Républicains de prendre le pouvoir au Congrès, note le spécialiste: si le président démocrate, Barack Obama, décide d'utiliser son droit de décret pour imposer plusieurs mesures favorables aux millions de sans-papiers qui vivent aux Etats-Unis, "les Républicains pourraient vouloir utiliser l'arme des négociations sur la reconduction du budget de l'Etat". Loin de ces spéculations sur les manœuvres politiciennes, les investisseurs décortiqueront mercredi le compte-rendu de la dernière réunion de Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed). "Il y avait été décidé la fin du vaste programme de rachats d'actifs" destiné à stimuler l'économie et "cela a bien été intégré par le marché", rappelle Gregori Volokhine. "Mais la question du calendrier de la remontée des taux d'intérêt reste en suspens", ajoute-t-il. Or, "on a eu l'impression qu'à ce sujet le ton s'était un peu durci, que les +colombes+ avaient perdu un peu d'influence au profit des +faucons+", plus soucieux de lutter contre l'inflation et donc prônant plus ardemment une relevée prochaine des taux d'intérêt.