Wall Street a emmené le S&P 500 à un nouveau record avant-hier, mais a terminé en ordre dispersé, tiraillée entre le retour en récession du Japon et des opérations d'acquisition de grande ampleur. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average s'est adjugé 0,07% (+13,01 points) à 17 647,36 points, tout comme le S&P 500 (+1,50 point) à 2 041,32 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,37% (-17,54 points) à 4 671,00 points. Après une ouverture dans le rouge, les indices ont oscillé près de l'équilibre pendant toute la séance. "Le marché a dans un premier temps réagi à l'idée que le Japon était bien en récession", a souligné Art Hogan de Wunderlich Securities. L'archipel nippon a en effet accusé un nouveau recul de sa croissance (-0,4%) au troisième trimestre, après une contraction de 1,9% au trimestre précédent. Alors que la troisième puissance économique mondiale était sortie du rouge dans les derniers mois de 2012, ce revers inattendu pour le Premier ministre Shinzo Abe va probablement l'obliger à reporter une nouvelle hausse de taxe et à convoquer les électeurs aux urnes deux ans plus tôt que prévu. Cette nouvelle donne en tout cas aux investisseurs "une excuse pour faire une pause après quatre semaines de hausse d'affilée", a relevé William Lynch de Hinsdale Associates. "Le marché n'a cessé de grimper depuis sa dernière période de mini-correction mi-octobre". Les statistiques américaines étaient aussi peu encourageantes. La production industrielle aux Etats-Unis a d'une part reculé de façon inattendue en octobre (-0,1%) et si l'activité manufacturière de la région de New York a progressé en novembre, c'est à un rythme moins fort qu'attendu, selon des données de la Réserve fédérale américaine (Fed). Des commentaires de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, ont toutefois aidé les indices à se redresser. "Il n'a fait que répété ce qu'il a déjà dit auparavant, à savoir que des mesures de soutien monétaire supplémentaires étaient sur la table", a relevé Art Hogan. Mais "les marchés européens ont bien réagi à ces propos et Wall Street a suivi." Le marché a par ailleurs été marqué par une série d'opérations d'ampleur dont l'annonce par le laboratoire Actavis (+1,71% à 247,94 dollars) du rachat d'Allergan (+5,31% à 209,20 dollars), le fabricant de l'antirides Botox, pour 66 milliards de dollars. Cela met ainsi fin aux plans du groupe canadien Valeant, qui convoitait officiellement Allergan depuis avril. Dans le même secteur Pfizer (-0,07% à 30,32 dollars), en quête active de relais de croissance, va débourser jusqu'à 2,85 milliards de dollars pour obtenir une partie des droits sur un traitement oncologique en développement de l'Allemand Merck KGaA. L'entreprise a prévenu que cette décision allait peser sur son bénéfice annuel. Le groupe de services pétroliers Halliburton (-10,62% à 49,23 dollars) a de son côté annoncé l'acquisition de son concurrent Baker Hughes (+8,92% à 65,13 dollars) dans une opération valorisant ce dernier à 34,6 milliards de dollars. Ce rapprochement crée le numéro un mondial du secteur. Le fabricant de jouets Hasbro (+4,35% à 56,37 dollars) aurait à l'inverse, selon le New York Times, mis fin aux discussions engagées avec DreamWorks Animation pour un rachat du célèbre studio de dessins animés à l'origine de succès du box-office comme "Shrek" ou "Kung Fu Panda". Le réseau en ligne américain Facebook qui, selon des informations de presse, prépare une nouvelle version professionnelle de son site internet pour rivaliser avec des sites comme LinkedIn (-4,54% à 223,28 dollars), a reculé de 0,85% à 74,24 dollars. Le marché obligataire a reculé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a progressé à 2,340% contre 2,320% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,059% contre 3,042%.