Une révision imposée par la mobilisation de la société civile suite aux graves atteintes aux droits des enfants, objets d'enlèvement suivi d'agression et même d'assassinat. Des actes qui ont émaillé l'année en cours. Ce constat, fait par le président de la Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche), Mustapha Khiati, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l'enfant, renseigne sur le danger qui guette les enfants et les défis auxquels devront faire face les pouvoirs publics, et ce, afin de préserver les acquis obtenus suite à une grande mobilisation sur les plans de l'éducation et de la santé. M. Khiati a réitéré l'appel de la Forem aux députés de maintenir l'âge pénal de l'enfant à 13 ans contre sa réduction à 10 ans comme proposé. Le représentant de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin, tout en reconnaissant les efforts consentis par l'Etat algérien, l'un des 191 pays du monde à avoir ratifié la Convention onusienne des droits de l'enfant, a souligné les difficultés survenues dans la société algérienne. « Beaucoup de choses ont changé en Algérie. Nous avons 100 % d'accès des enfants au primaire et autant de vaccinés. Des défis ont été gagnés mais le combat n'est pas fini, notamment sur le plan de la qualité de l'éducation, puisque les déperditions scolaires sont souvent volontaires, et la généralisation du préscolaire. Seulement 10 % des enfants de moins de 6 ans sont inscrits dans une crèche. Comme nous devons lutter contre la mortalité infantile et maternelle et veiller à la généralisation de l'allaitement maternel. 7% des femmes algériennes allaitent durant les six premiers mois de la vie du bébé. L'allaitement maternel reste salutaire aussi bien pour la santé de l'enfant que pour les finances familiales », dira M. Davin. Pour le représentant de l'Unicef en Algérie, notre pays fait face à un autre défi, celui de la jeunesse. « Il faut donner une voix, une écoute aux jeunes pour qu'ils deviennent participants de leur futur, de leur société. Les pays de la région MENA sont appelés à créer 100 millions de postes d'emploi dans les cinq années à venir. Une réalisation impossible d'où l'intérêt de préparer le jeune à devenir actif dans sa société, une participation citoyenne », tient-il à préciser. Cette célébration a été une opportunité pour la Forem d'évoquer la situation des enfants en Algérie en 2013. Sabrina Gahar, présidente du conseil scientifique, a mis l'accent sur l'application des dispositions de cette convention ratifiée en 1992 sur le terrain. Ainsi, la Forem a demandé de promulguer un véritable code de l'enfance qui prenne en considération tous les problèmes de l'enfance et « non un mini-code consacré à l'enfance ». Sur le plan de la santé, l'intervenante a relevé les fréquentes ruptures de stocks de vaccins et médicaments divers « mettant en danger la santé de l'enfant et créant un dysfonctionnement dans le programme national de vaccination ». La maltraitance des enfants (27 % selon une enquête de la Forem en 2003), les enfants nés sous X dont le nombre est estimé entre 3.000 et 5.000 cas par an, le travail des enfants et leur exploitation par des réseaux de prostitution, la consommation de la drogue (25 % de jeunes y ont touché et 3 % la consomment régulièrement), la non-prise en charge du temps libre des enfants, sont autant de lacunes citées par l'intervenante et qui mettent en danger l'enfance algérienne. Un workshop sous la thématique de « La qualité de l'éducation et de l'enseignement de l'enfant dans le primaire » a été au programme de cette journée qui a regroupé des représentants des institutions de l'Etat et des écoliers et collégiens des établissements relevant d'El Harrach.