Les dirigeants afghans ont convenu avec les ministres de la Défense de l'Alliance à Bruxelles d'une nouvelle mission en Afghanistan, qui démarrera en 2015: Resolute Support, selon le quotidien russe Kommersant. Le Royaume-Uni et l'Afghanistan co-présideront la conférence de Londres qui s'ouvre aujourd'hui pour évoquer les dons au profit de ce pays et sa stabilisation après le retrait du contingent des USA et de l'Otan. Le nouveau président afghan Ashraf Ghani Ahmadzai s'est rendu dans la capitale anglaise accompagné du premier ministre Abdullah Abdullah. Hormis les dons au profit de Kaboul, les participants évoqueront le retrait des troupes otaniennes d'Afghanistan et la transition politique du pays. 12 000 hommes participeront également à la mission illimitée dans le temps baptisée Resolute Support, qui sera lancée le 1er janvier 2015. La Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) supervisée par l'Otan, dont la mission s'achève en Afghanistan le 31 décembre, avait dépassé 130 000 hommes à son pic en 2010. Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a souligné que contrairement à la FIAS, la nouvelle mission aurait seulement un but pédagogique: la formation, la consultation et l'aide non militaire destinées aux militaires et aux forces de sécurité afghanes. L'Otan n'a pas communiqué le coût de cette mission. Selon les médias américains, les membres de l'Alliance et leurs partenaires sont prêts à allouer près de 4 milliards de dollars par an à ces fins. Mais on ignore encore si l'Otan demandera au Conseil de sécurité de l'Onu un mandat pour sa nouvelle mission. La Russie estime que l'Alliance doit le faire: selon l'ambassadeur russe à l'Otan Alexandre Grouchko, certains membres de l'Otan souhaitent la délivrance d'un mandat, qui est pour eux une "condition importante pour prendre une décision favorable" sur l'envoi de leur contingent en Afghanistan. Le représentant permanent de l'Otan en Afghanistan Maurits Jochems a confirmé que l'Alliance n'était pas unanime concernant la requête au Conseil de sécurité. Selon lui, les nouvelles autorités afghanes ne pensent pas qu'une résolution soit obligatoire pour la nouvelle mission otanienne. Pour sa part, Moscou a laissé entendre qu'il n'approuverait un nouveau mandat de l'Otan que si cette dernière rendait des comptes sur l'opération qui s'achève, que la Russie considère comme un échec au contraire de l'Alliance. Jens Stoltenberg a déclaré à Bruxelles que l'Afghanistan était devenu "plus sûr et plus fort", et que les forces de sécurité afghanes étaient capables de maintenir la paix dans leur pays. Ces derniers mois, le nombre d'attaques et d'attentats a augmenté en Afghanistan - contre des civils, des étrangers et des militaires afghans. Plus de 70 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées pour le seul mois de novembre. Le secrétaire général de l'Otan a admis la possibilité que de telles attaques se poursuivent l'année prochaine. Toutefois, il a affirmé que les forces afghanes étaient capables d'assurer la sécurité et que de ce fait "il était temps de leur transférer la responsabilité de la sécurité du pays". D'après Jens Stoltenberg, "bien que les talibans puissent commettre des attentats destructeurs, leurs capacités de capturer et de contrôler des territoires sont bien plus réduites aujourd'hui".