Le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, dans un discours prononcé à l'occasion du 20e anniversaire de son arrivée au pouvoir, a estimé que l'Union du Maghreb arabe (UMA), est un choix stratégique incontournable pour les cinq pays membres, l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. Il a rappelé les étapes franchies par l'UMA grâce à l'action conjointe des dirigeants des pays membres dans la mise en place des institutions. Le président Ben Ali a appelé les cinq pays membres de l'UMA à "redoubler d'efforts et à multiplier les démarches en vue de surmonter les difficultés conjoncturelles qui empêchent le processus de construction maghrébine, d'avancer et dynamiser le rôle des institutions maghrébines, de manière à atteindre des niveaux de coopération et d'intégration plus élevés". Il a également affirmé l'attachement constant de son pays à développer les bases de sa coopération avec les pays africains et à contribuer de manière active au parachèvement de la mise en place des institutions de l'Union africaine (UA). Le président Ben Ali a, par ailleurs, dressé le bilan de ses 20 ans de pouvoir et tracé les contours de son programme pour "la Tunisie de demain". "La Tunisie est aujourd'hui un pays émergent qui progresse avec confiance et assurance pour rejoindre le cortège des pays les plus développés et les plus prospères", a-t-il affirmé. Il indique que le pays enregistre un taux de croissance économique moyen de 5% par an, un taux de pauvreté ramené de 7,7% en 1987, à 3,8% en 2007. Il a soutenu que depuis 1987, le revenu par habitant a été multiplié par cinq, atteignant près de 4 500 dinars tunisiens, soit environ 4 000 dollars américains. "La structure de l'économie nationale a enregistré un bond qualificatif qui lui a permis de réaliser une amélioration notable des indicateurs de convergence avec les économies des pays développés ". Il a annoncé, à cette occasion, un train de mesures politiques et économiques visant à conforter l'ouverture en direction des partis d'opposition, à renforcer les droits de l'homme et à répondre à la forte demande d'emplois, surtout des diplômés de l'enseignement supérieur. Le président Ben Ali a aussi évoqué à l'augmentation sensible du nombre de femmes dans les listes électorales. Dans ce contexte, il a annoncé la prochaine révision du code électoral de manière à permettre à l'opposition de briguer 25% des sièges de la Chambre des députés et des conseils municipaux, contre 20% actuellement. Autre mesure politique programmée, le doublement du montant de la subvention de financement des partis parlementaires et l'augmentation réservée à leurs journaux, "pour les aider à mieux faire entendre leur voix et faire connaître leurs programmes et leurs opinions". Sur le plan des droits de l'homme, un projet de loi devra être présenté prochainement pour renforcer les garanties judiciaires durant la détention préventive. D'autres mesures sont prévues pour élargir le champ de la peine de substitution à l'emprisonnement pour les infractions et délits mineurs et pour réduire les délais de réhabilitation des anciens détenus dans leurs droits. Des mesures socio-économiques ont aussi été annoncées en direction des petites et moyennes entreprises pour encourager la création d'emplois. Un grand défi que la Tunisie se fixe à l'horizon 2014 avec une augmentation de postes de travail de plus de 87 000 par an.