La Bourse de Tokyo sera particulièrement attentive cette semaine aux résultats des élections législatives anticipées d'hier et à l'issue de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), après avoir fait face à une baisse importante cette semaine, ont indiqué vendredi des analystes. Le électeurs nippons sont convoqués dimanche aux urnes par le Premier ministre conservateur Shinzo Abe qui est en passe de l'emporter avec une large majorité. "Si le Parti Libéral-Démocrate (LPD) obtient une victoire écrasante comme prévu, cela sera considéré par le marché comme un facteur positif", a indiqué Toshikazu Horiuchi, courtier chez IwaiCosmo Securities. Par ailleurs, "l'attention sera portée sur la réunion mardi et mercredi de la Fed", a poursuivi le courtier. La politique de M. Abe incitant à la dépense pour alimenter la croissance a engendré un bond des actions et entraîné un affaiblissement du yen. Vendredi, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,66% (+114,18 points) à 17 371,58 points, mais sur la semaine il a abandonné 3,06%. De son côté, l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé vendredi de 0,19% (+2,61 points) à 1 399,65 points, mais sur la semaine, il a cédé 3,18%. Vendredi, le yen perdait du terrain face au dollar après que le département du Commerce américain a indiqué que les ventes de détail aux Etats-Unis avaient progressé de 0,7% en novembre, alors que la période des achats de fin d'année commence. Ces chiffres sont étroitement surveillés dans la mesure où ils donnent une première idée de l'évolution des dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance économique américaine. Ils ne fournissent toutefois qu'une information partielle dans la mesure où les Américains consomment davantage de services. Autre signe de l'embellie du marché de l'emploi américain, l'annonce d'un recul des nouvelles inscriptions au chômage début décembre. Le dollar a progressé à 118,86 yens contre 118,65 yens à New York jeudi. Les exportateurs japonais sont les premiers bénéficiaires d'un yen faible, ce phénomène renforçant leur compétitivité à l'étranger et gonflant mécaniquement leurs recettes comptabilisées en yens. Au cours des trois premiers jours de la semaine, le Nikkei a lâché quasiment 4% après quelque sept séances positives d'affilée. "Les prises de bénéfices au cours de ces trois jours ont conduit les actions en territoire +abordable+, leurs valorisations ayant commencé à être excessives", a indiqué Hiroichi Nishoi, directeur général des Titres à SMBC Nikko Securities. Mais, les données à venir -à savoir la première estimation, donnée plus tard dans la soirée ce vendredi, de la confiance des consommateurs de décembre de l'Université de Michigan ainsi que l'issue de la réunion de la Réserve fédérale américaine la semaine prochaine-, sera "cruciale pour déterminer la direction du marché", a-t-il estimé. Sur la semaine, le Nikkei a cependant abandonné 3,06%, perturbé par la vague internationale d'inquiétudes dues à des changements réglementaires en Chine, la situation politique en Grèce et l'effondrement des prix du pétrole. La séance a été extrêmement active, avec plus de 3 milliards de titres échangés sur le premier marché. Les investisseurs ont retrouvé le sourire en cette fin de semaine après un nouvel indicateur américain robuste: les ventes de détail ont bondi de 0,7% en novembre, soit la plus forte hausse en huit mois. Enthousiaste, Wall Street a rebondi jeudi et la place tokyoïte a fait de même dès l'ouverture vendredi. "Il est probablement trop tôt pour décréter la fin de la volatilité observée au cours des dernières séances, mais la seconde moitié de décembre s'annonce meilleure", a commenté un courtier européen, cité par l'agence Dow Jones Newswires, espérant un coup de pouce de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine prochaine. Du côté du Japon, les yeux étaient rivés sur les élections législatives anticipées de dimanche. Les donneurs d'ordres semblent enthousiastes à la perspective d'une large victoire du parti du Premier ministre conservateur Shinzo Abe. Sur l'ensemble des 225 valeurs du Nikkei, 121 ont ainsi clôturé sur une note positive (96 en repli, 8 inchangées). Parmi elles, les exportateurs, premiers bénéficiaires d'un yen faible, se sont une nouvelle fois illustrés. Les constructeurs automobiles Toyota et Mazda se sont ainsi adjugés respectivement 0,25% à 7.500 yens et 2,77% à 3.051,5 yens, l'électronicien Panasonic 0,68% à 1.463 yens et le conglomérat industriel Toshiba 1,12% à 514 yens.
Les petites valeurs à l'honneur Les compagnies d'électricité ont également connu une séance faste, en particulier Kansai Electric Power (+3,59% à 1 295,5 yens) grâce à des informations de presse évoquant un imminent feu vert technique pour les réacteurs 3 et 4 de la centrale de Takahama (ouest), certificat indispensable à une relance qui pourrait intervenir à l'été 2015. Tokyo Electric Power (Tepco) en a lui aussi profité pour s'envoler de 4,04% à 463 yens. Le tout sur fond de déroute des tarifs pétroliers, qui permet aux acteurs du secteur d'acheter à moindre coût les hydrocarbures destinés à alimenter leurs centrales thermiques. Autre hausse notable, l'action du groupe d'habillement Fast Retailing (Uniqlo), poids lourd de la cote, s'est appréciée de 2,12% à 42 800 yens. Le grand nom de la photo Canon a fait encore mieux (+3,87% à 3 954,5 yens) au lendemain de l'annonce d'un relèvement de son dividende qui a fait la joie des investisseurs. En dehors de l'indice vedette, deux petites valeurs ont été applaudies. Le fabricant Daicel a grimpé de 4,53% à 1 476 yens. Selon le quotidien économique Nikkei, il va augmenter en urgence sa production de composants d'airbags afin de suppléer son concurrent Takata, dans la tourmente pour ses pièces défectueuses qui ont causé nombre d'incidents, plusieurs décès et des millions de rappels de voiture. Le constructeur Honda, plus gros client de Takata, avait indiqué début décembre discuté avec d'autres fournisseurs pour pallier la pénurie des kits de remplacement. En pleine forme également, le spécialiste des micro-moteurs Nidec (+4,58% à 8 135 yens) a annoncé un accord pour le rachat du fabricant de pompes d'automobiles allemand Geräte-und Pumpenbau (GPM), dernière d'une série d'acquisitions.