La Bourse de Tokyo a fini en petite hausse avant-hier après une matinée dans le rouge sur fond de regain du yen, dans une séance ponctuée par la dissolution de la chambre basse du Parlement japonais. A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a affiché un gain de 0,33% (+56,65 points) à 17 357,51 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a cédé 0,76% en raison d'un plongeon de 2,96% lundi, après l'annonce par le gouvernement nippon d'un retour du Japon en récession. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé vendredi de 0,18% (+2,54 points) à 1 400,18 points. La séance a été extrêmement active à la veille d'un week-end prolongé, avec 2,51 milliards de titres échangés sur le premier marché. La Bourse sera fermée lundi, jour férié au Japon. Vendredi, la devise nippone se reprenait légèrement (après être tombée à son plus bas depuis 2007-2008), aidée par des propos du ministre japonais des Finances exprimant une certaine inquiétude face à un yen jugé brusquement trop affaibli. A la clôture, le dollar se situait à 117,96 yens, et l'euro à 147,94 yens. Le marché attendait que la chambre basse du Parlement japonais soit officiellement dissoute, ce qui fut le cas à la mi-journée lors d'une session plénière, sur décision du Premier ministre Shinzo Abe qui a souhaité provoquer des élections générales anticipées en décembre. Ce choix a été motivé par la volonté d'interroger les électeurs sur le report d'une hausse de taxe et sur les suites de la politique économique "Abenomics". M. Abe parie sur une victoire compte-tenu de l'état de décomposition de l'opposition qui n'a pas eu le temps de se reconstruire après sa défaite magistrale en décembre 2012. Dans ce contexte, les valeurs ont évolué en ordre dispersé. Dans le domaine de l'automobile, très sensible à l'évolution du yen, les actions ont eu tendance à baisser: Toyota a perdu 0,13% à 7 089 yens et Nissan 1,10% à 1 076,50 yens. Honda a en revanche pris 0,37% à 3 690 yens. Le titre du fournisseur d'airbags Takata s'est quant à lui redressé de plus de 9%, à 1 252 yens, quelques heures après l'audition d'un des dirigeants du groupe devant une commission sénatoriale américaine au sujet de défauts de ses produits. "L'action a rebondi aujourd'hui" en réaction à cette étape importante dans cette affaire au long cours, a souligné Makoto Sengoku, de Tokai Tokyo Securities. Cependant "je pense qu'il ne faut pas s'attendre à un redressement durable", a-t-il prévenu, pointant les incertitudes financières pesant sur l'avenir du groupe. Dans le domaine de l'électronique, Sony s'est distingué par un gain de 0,95% à 2 433,50 yens, mais Panasonic a abandonné 0,44% à 1 468,50 yens. Les fabricants d'écrans à cristaux liquides (LCD) pour smartphones et tablettes Sharp et Japan Display ont pour leur part respectivement baissé de 2,16% à 408 yens et 1,68% à 293 yens après l'annonce de la construction d'une nouvelle usine du concurrent taïwanais Hon Hai (plus connu sous le nom Foxconn) pour produire des écrans apparemment destinés aux produits de l'américain Apple, gros client des deux firmes nippones. A noter aussi le gain de 2,85% à 1 728 yens de l'action du créateur des montres G-Shock et spécialiste des calculatrices Casio, sur la foi d'informations de presse indiquant qu'il allait augmenter le montant des dividendes versés aux actionnaires. Nous n'avons rien décidé, a répondu Casio, mais les investisseurs ont préféré croire le journal Nikkei. Pour finir, la palme du jour revient à la petite compagnie aérienne Skymark Airlines dont l'action a bondi de plus de 25% à 245 yens, soit un gain de 50 JPY, le maximum autorisé pour la journée, là encore sur des rumeurs selon lesquelles elle serait en train de négocier un accord de partenariat, sans volet capitalistique, avec son aînée et compatriote Japan Airlines (JAL).