La milice chiite d'Ansaruallah, accusée de vouloir élargir son influence au Yémen, s'est emparée dans la nuit de samedi à dimanche de la région d'Arhab, au nord de la capitale, a annoncé un chef tribal. Six hommes des tribus ont été tués dans des affrontements nocturnes avec les houthis, qui se sont poursuivis dimanche à l'aube, a indiqué un dignitaire tribal de cette région située à quelque 30 km au nord de Sanaa. Ce bilan n'a pu être confirmé auprès d'Ansaruallah ou de source indépendante. Selon lui, les houthis ont pris le contrôle de la région d'Arhab dans la nuit de samedi à dimanche avec l'aide d'une unité de la Garde républicaine, unité d'élite de l'armée restée fidèle à l'ancien président Ali Abdallah Saleh et déployée près de la capitale. Des miliciens houthis ont ensuite dynamité une école coranique sunnite, une permanence du parti islamiste Al-Islah, rival sunnite d'Ansaruallah, et les résidences de trois responsables de ce parti, ont indiqué des sources tribales et locales. Par ailleurs, Al-Qaïda, qui combat également les houthis, a annoncé sur Twitter avoir perdu deux combattants samedi soir et dimanche dans les heurts à Arhab, et que trois autres étaient portés disparus. Ces développements confirment la poursuite par Ansaruallah de son offensive qui, partie de Saada, dans le nord du Yémen, lui a permis le 21 novembre de prendre le contrôle de Sanaa, puis de progresser dans le centre et l'ouest du pays. Le chef militaire d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) avait promis en novembre de lancer de violentes attaques contre les houthis. La montée en puissance de la milice chiite a affaibli l'autorité du président Abd Rabbo Mansour Hadi, allié des Etats-Unis, et la violence ne cesse d'ensanglanter ce pays au bord du chaos malgré les efforts de l'ONU pour trouver une solution politique.