Les investissements étrangers en Chine ont enregistré une nette accélération en novembre, bondissant de 22,2% sur un an, en dépit de l'essoufflement continu de la deuxième économie mondiale, tandis que les investissements chinois à l'étranger ont de nouveau reculé. Hors secteur financier, les investissements directs étrangers (IDE) en Chine ont totalisé 10,36 milliards de dollars le mois dernier, a indiqué hier le ministère du Commerce. Ils n'avaient progressé que de 1,3% sur un an en octobre, à 8,53 milliards de dollars, après avoir glissé en août à leur plus bas niveau depuis 4 ans, à 7,20 milliards de dollars. Cette morosité persistante des IDE était à l'unisson du vif ralentissement de la croissance économique chinoise, ainsi que du renchérissement du coût du travail dans le pays - rendant plus attractifs les pays d'Asie du Sud-Est. Les salves d'enquêtes "anti-monopoles" lancées par Pékin contre des groupes étrangers ont aussi été de nature à refroidir les investisseurs. Ainsi, les investissements étrangers ont quasiment stagné sur les onze premiers mois de 2014, ne progressant que d'un maigre 0,7% sur un an, à 106,24 milliards de dollars. Sur cette période, les investissements nippons en Chine ont plongé de presque 40%, les investissements américains de 22,2%, et ceux en provenance de l'Union européenne de 9,8%. A l'inverse, les investissements chinois directs à l'étranger ont connu cette année une montée en puissance, avec une hausse de 11,9% sur un an pour les onze premiers mois, à 89,8 milliards de dollars. Les investissements à destination de l'UE ont presque triplé, ceux vers le Japon ont grimpé de 80%, ceux vers Hong Kong de 13,3%, d'après le ministère. Cet élan s'est cependant récemment modéré, et les investissements chinois à l'international ont baissé le mois dernier de 26,1% par rapport à novembre 2013, à 7,92 milliards de dollars. Pékin, désireux de sécuriser ses approvisionnements de matières premières et débouchés commerciaux à l'international, s'attendait à voir les investissements chinois hors du pays dépasser cette année le volume des IDE en Chine. "Après analyse, nous pensons qu'ils s'établiront pour l'ensemble de 2014 à des niveaux comparables", a commenté mardi Shen Danyang, porte-parole du ministère du Commerce. Les chiffres mensuels sont "très volatils", et la Chine "ne cherche pas à tout prix à devenir un exportateur de capitaux", a-t-il insisté.
La production manufacturière au plus bas en 7 mois Par ailleurs, la production manufacturière chinoise s'est contractée en décembre, selon HSBC qui a publié hier son indice PMI des directeurs d'achat pour la Chine, à son plus bas niveau en sept mois. L'activité de la deuxième économie mondiale est confrontée à une "détérioration", a souligné la banque en commentant ce chiffre morose. L'indice PMI calculé par HSBC --encore provisoire, le mois de décembre n'étant pas achevé-- s'établit à 49,5, contre 50,0 en novembre. Il faut remonter à mai pour trouver un niveau plus mauvais, à 49,4. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction. "La demande intérieure a considérablement ralenti", a souligné Qu Hongbin, économiste chez HSBC. "Les prix ont aussi beaucoup chuté". Cet expert a indiqué que la situation laissait présager de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire en Chine dans les mois prochains. La banque centrale chinoise (PBOC) a procédé courant novembre à une baisse inattendue de ses taux d'intérêt, une mesure inédite depuis 2012. La production industrielle chinoise a par ailleurs enregistré en novembre un fort ralentissement, plus marqué qu'attendu, selon des chiffres officiels publiés en fin de semaine dernière. La croissance économique de la Chine a ralenti à 7,3% au troisième trimestre, au plus bas depuis 5 ans, alors même que Pékin s'est fixé un objectif annuel d'"environ 7,5%".