La production manufacturière en Chine s'est contractée en janvier pour la première fois depuis six mois, selon un indicateur provisoire publié par la banque HSBC, venant confirmer le ralentissement de la deuxième économie mondiale. L'indice PMI des directeurs d'achat calculé par HSBC s'établit à 49,6 pour janvier, en net recul après 50,5 en décembre et tombant à son plus bas niveau depuis août. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction. Cette détérioration "s'explique principalement par un ralentissement sur le plan de la demande intérieure", a commenté Qu Hongbin, économiste de HSBC cité dans un communiqué. La Chine a annoncé, lundi dernier, avoir enregistré une croissance économique de 7,7% au quatrième trimestre 2013, marquant un ralentissement après le regain de vigueur du trimestre précédent. Pékin avait adopté en juillet des mesures de relance, notamment fiscales: celles-ci avaient permis un sursaut de l'activité, mais qui s'est avéré momentané. Le pays a donc répété l'an dernier, avec une croissance de 7,7%, sa performance de 2012, qui était sa plus faible depuis 13 ans. "Le PMI chinois vient assombrir l'humeur des marchés" et se situe "très en deçà des attentes", ont souligné les experts de la Société Générale, qui ont noté un recul aggravé sur le plan de l'emploi mais aussi la montée des stocks de produits finis, suggérant une baisse sensible de la demande. Pour Zhang Zhiwei, analyste de la banque Nomura, le refroidissement du secteur manufacturier peut également avoir été alimenté par les coups de vis à répétition de la Banque centrale chinoise (PBOC). Désireuse d'enrayer la spéculation et l'envolée des crédits dans le pays, l'institution avait interrompu en juin puis de nouveau en décembre ses injections de liquidités dans le système financier, provoquant une vague d'inquiétude et une flambée des taux sur le marché interbancaire, où les banques se prêtent des fonds entre elles. La sévère diminution des liquidités disponibles avait alors menacé la capacité des banques à se financer correctement et à accorder des prêts aux entreprises, ce qui était susceptible de pénaliser l'activité économique. "Il y a eu beaucoup de débats sur les marchés, pour savoir si la montée des taux interbancaires (provoquée par l'intransigeance de la PBOC) aurait ou non un impact négatif important sur l'économie réelle", a rappelé Zhang Zhiwei. "La faiblesse de l'indice PMI pour janvier vient nous confirmer que cet impact négatif a bel et bien commencé à se répercuter en définitive" sur le secteur manufacturier, a-t-il ajouté. Mais d'autres experts se montrent beaucoup plus prudents, et évoquent des facteurs saisonniers. Les chiffres préliminaires publiés jeudi par HSBC pourraient ainsi avoir subi des distorsions en raison de la nette baisse d'activité qui précède traditionnellement les congés du Nouvel an lunaire, lequel tombe fin janvier, estiment les économistes de Bank of America Merrill Lynch. "On ne peut que conseiller de ne pas faire une confiance aveugle à cet indicateur PMI", ont-ils poursuivi, rappelant que l'enquête de HSBC se concentrait sur des entreprises de petite taille et que l'échantillon examiné était relativement réduit. L'indice PMI définitif d'HSBC pour le mois en cours sera communiqué le 30 janvier. La Fédération chinoise de la logistique et des achats (CFLP), une organisation affiliée au gouvernement, avait de son côté annoncé un indice PMI des directeurs d'achat de 51,0 en décembre, contre 51,4 en novembre.
Déficit budgétaire moins fort qu'attendu La Chine a enregistré en 2013 un déficit budgétaire correspondant à 1,86% de son PIB, en deçà de ce que prévoyait le gouvernement et ce grâce à des revenus meilleurs qu'attendu, selon des chiffres officiels rendus public. Les rentrées budgétaires du pays ont grimpé de 10,1% l'an dernier, à 12'910 milliards de yuans (1 560 milliards d'euros), bien davantage que la hausse de 8% sur laquelle tablaient les autorités, a indiqué le ministère chinois des Finances. Cela représente cependant un ralentissement sensible après la progression de 12,8% enregistrée en 2012 et le bond de 24,8% de 2011. De leur côté, les dépenses budgétaires chinoises ont gonflé de 10,9% l'an dernier, à 13 970 milliards de yuans, a précisé le ministère, alors que Pékin se proposait dans son budget de limiter leur progression à 10%. Au final, la deuxième économie mondiale a donc enregistré un déficit budgétaire de 1 060 milliards de yuans, soit 1,86% du Produit intérieur brut (PIB) et moins que le déficit de 1 200 milliards (2% du PIB) prévu par le gouvernement. Le déficit budgétaire chinois s'est donc creusé par rapport à 2012, année où il s'était établi à environ 850 milliards de yuans, soit 1,6% du PIB. Le ministère a souligné que les chiffres publiés jeudi, qui ne comprennent pas les mouvements concernant le fonds de stabilisation économique mis en place par Pékin, pourraient être l'objet de révisions en mars prochain. La croissance économique chinoise s'est stabilisée à 7,7% en 2013, stable par rapport à 2012 - année où elle avait enregistré sa plus faible performance en 13 ans. Le pays avait enregistré un net ralentissement de l'activité au premier semestre de l'an dernier.