La grève des intendants a fait couler beaucoup d'encre depuis trois mois. Après la fameuse réunion du début du mois de novembre, il y a eu des prélèvements des jours de grève effectués sur les salaires des grévistes qui a suscité des réactions négatifs dans les milieux. Et voilà que le ministère de l'Education indique dans un communiqué qu'il a mis en place une commission ad hoc interministérielle chargée de l'élaboration du cadre réglementaire pour la prise en charge des revendications des intendants grévistes. "Conformément à son engagement en date du 17 septembre 2014 et réitéré le 22 novembre 2014, le ministère de l'Education nationale porte à la connaissance du corps d'intendance qu'une commission ad hoc interministérielle est mise en place afin d'élaborer le cadre réglementaire pour la prise en charge de la revendication du corps d'intendance", lit-on dans le communiqué. Il est à noter que cette commission est "composée d'experts du ministère des Finances, de la Direction générale de la Fonction publique et du ministère de l'Education nationale", a précisé le ministère, soulignant, par ailleurs, qu'une "seconde session des examens professionnels est programmée au profit de ce corps, en fonction des postes budgétaires ouverts". D'ailleurs à propos des grévistes, , il y a une semaine, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, avait bien affirmé que "la plupart" des intendants qui étaient en grève ont repris le travail. La ministre avait précisé que "la plupart des intendants en grève depuis septembre dernier ont repris le travail, l'esprit de responsabilité ayant prévalu". D'autre part, Mme Benghebrit s'est dit étonnée du mécontentement des grévistes quant aux prélèvements des jours de grève effectués sur leurs salaires, soulignant que concernant cette question, le ministère a recouru à "l'application de la loi". Elle a estimé qu'il "n'est pas normal" que les travailleurs grévistes perçoivent leurs salaires mensuels alors qu'ils sont "en grève illimitée". Elle a appelé les intendants qui poursuivent leur mouvement de grève à reprendre le travail affirmant que "c'est la condition pour ouvrir le dialogue concernant leurs revendications". Le ministère de l'Education avait exprimé auparavant sa disponibilité au dialogue avec les intendants pour trouver une solution à leurs problèmes. En effet, le 8 novembre dernier le conseiller de la ministre de l'Education nationale chargé des relations avec les syndicats, Mohamed Aidar, avait affirmé que la tutelle "ne voit pas d'inconvénient" à dialoguer pour trouver une solution à la grève des intendants. Le ministère de l'Education nationale "ne voit aucun inconvénient à dialoguer" pour mettre un terme à la grève des intendants", a indiqué M. Aidar dans une déclaration à la presse en marge d'une séance de travail restreinte tenue par le ministère avec la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens et consacrée à la grève des intendants. Il a précisé que la rencontre de ce jour avec la Fédération, tenue à la demande de cette dernière a été consacrée à l'évaluation du procès verbal de la réunion du 2 novembre dernier et au débat de plusieurs questions liées aux retenues sur salaires des grévistes et à la prime de rendement. Le ministère "a démontré qu'il faisait prévaloir la transparence dans le cadre du dialogue et de la concertation avec le syndicat et dans le strict respect de la loi", a-t-il poursuivi. M. Aidar a estimé également que "le dialogue ne s'articulera pas autour des retenues sur salaires des grévistes mais sur ce qui en reste" et sur l'accord de principe relatif à la tenue d'une deuxième session pour les examens de promotion. Une revendication posée avec insistance par les intendants. D'autre part, le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation, Ferhat Chabekh, a souligné que les intendants affiliés à la fédération avaient repris le travail après l'accord conclu en novembre avec la tutelle. La FNTE a pris des "mesures pratiques" pour rattraper le retard accusé par la grève et qui a duré près de trois mois à travers notamment "le travail de intendants les week-ends, pendant les jours de congé et le soir avant l'entrée du nouvel exercice financier". Par ailleurs, le syndicat a appelé à bénéficier de la prime de rendement qui dépasse, à la fin de l'année, la prime de pédagogie et qui représente une revendication principale pour les intendants. Concernant le intendants non affiliés à la FNTE, M. Chabekh a souligné qu'"en cas de reprise, la fédération veillera à ce qu'ils bénéficient des mêmes mesures dont ont bénéficié les intendants affiliés". Enfin, la fédération a proposé en outre, l'ouverture d'une deuxième session pour les examens de promotion des intendants en janvier et février pour la préservation des postes de travail.