La grève observée hier lundi par le Cnapest élargi, à l'appui de revendications socioprofessionnelles, a touché plusieurs établissements scolaires. Cette grève, à laquelle avait appelé ce syndicat pour les journées des 8 et 9 décembre, avait pourtant été l'objet d'ultimes tractations entre le ministère et le syndicat dans la journée de dimanche. Le Cnapeste a indiqué ainsi que le ministère de l'Education a tenté de calmer le jeu en appelant le syndicat à reporter son mot d'ordre de grève au cours d'une réunion au siège du ministère, qui avait regroupé le chef de cabinet de la ministre, l'inspecteur général du ministère et des membres du conseil national du Cnapeste. Selon un communiqué mis en ligne par le syndicat, le ministère a appelé pour un report de cette grève, avec la garantie de l'examen de l'ensemble des revendications du syndicat. Pour autant, et en dépit du fait que le représentant de la ministre a assuré le bureau national du Cnapeste que ses revendications allaient être soumises 'en haut lieu'', le syndicat a estimé de son côté que 'les conditions d'une réconciliation n'étaient pas réunies'' et qu'il ne pouvait dès lors convoquer une réunion extraordinaire du conseil national. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) élargi avait annoncé l'organisation de cette grève nationale à l'appui de revendications socioprofessionnelles et, surtout, en signe de protestation contre le manque de volonté de la tutelle de résoudre les problèmes des enseignants. Le Cnapeste a en outre affirmé que cette grève a été décidée par le conseil national pour amener le ministère de l'Education et les autorités à prendre en charge les revendications des enseignants dont la position sociale n'a pas évolué depuis de nombreuses années. Les revendications du Cnapeste portent globalement sur l'amélioration des conditions salariales et l'avancement des enseignants et du personnel assimilé, l'intégration des contractuels, ainsi que, sur le plan social, l'application des lois relatives à la médecine du travail, le logement, la retraite, l'alternance du régime des mutations du Sud vers le Nord et les œuvres sociales. A Alger, plusieurs écoles avaient été affectées par ce débrayage, au moment où, au siège du ministère de l'Education, se tenait une réunion avec le secrétaire national de la fédération de l'éducation sur le cas des intendants et économes, en grève depuis trois mois. A l'issue de cette réunion, le représentant du ministère, Mohamed Iddar, conseiller et chargé des relations avec les syndicats, a souligné que 'le ministère n'a pas de problème pour ouvrir le dialogue pour une solution à la grève observée par les intendants''. Selon lui, 'le ministère est prêt à entamer un dialogue avec les représentants des intendants pour mettre fin à la grève et leur permettre de reprendre le travail'', précisant que les discussions avec la section UGTA de l'éducation ont porté notamment sur la défalcation des jours de grève de la paie de ces travailleurs, ainsi que la prime de rendement. Il a également indiqué que le ministère a donné son accord de principe pour l'organisation d'une seconde session des examens relatifs à la promotion, une des revendications des intendants et économes. De son côté, Ferhat Chabeh, SG de la fédération nationale de l'éducation, a annoncé que les intendants affiliés à l'UGTA ont interrompu la grève qu'ils observaient depuis septembre dernier et qu'ils ont regagné leur poste de travail après l'accord conclu avec le ministère au mois de novembre. Pour autant, il a précisé que le ministère a opéré des 'ponctions sur les salaires des économes sans prendre en considération qu'ils avaient repris leur travail'', affirmant que le syndicat va 'défendre leurs intérêts''. Il a également appelé le ministère de l'Education à interrompre les retenues sur salaires, qui ont atteint un mois, du moment que 'les portes du dialogue ont été ouvertes'' par le ministère. La fédération nationale de l'éducation a par ailleurs demandé au ministère d'appliquer la prime de rendement pour les intendants, qui est la principale revendication de ce corps de fonctionnaires du secteur de l'éducation, puisqu'il a, a-t-il dit, donné son accord. Quant au cas des intendants et économes non affiliés à l'UGTA, il a affirmé que s'ils reprenaient le travail, 'ils bénéficieront des même avantages que ceux des travailleurs affilés à l'UGTA''. Il a en outre indiqué que son syndicat a demandé au ministère de l'Education d'organiser la seconde session pour la promotion des intendants et économes au courant des mois de janvier et février prochains.