Wall Street a bondi jeudi, saluant la décision de politique monétaire publiée la veille par la Réserve fédérale (Fed), tandis que les banques profitaient de l'annonce d'un allégement des régulations: le Dow Jones a pris 2,43% et le Nasdaq 2,24%. Pour la deuxième séance consécutive, l'indice élargi S&P500, particulièrement suivi par les investisseurs, a enregistré une journée de hausse record depuis le début de l'année, gagnant cette fois 2,40%, soit 48,34 points à 2 061,23 points, selon des résultats définitifs. Le Dow Jones Industrial Average a lui pris 421,28 points à 17 778,15 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 104,08 points à 4 748,40 points. "Ce qui a tout relégué au second plan, c'est la grande satisfaction du marché quant aux annonces faites hier par la Fed", a commenté Chris Low, de FTN Financial. A l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC), la Fed s'est engagé à se montrer "patiente" avant de relever ses taux d'intérêt, actuellement proches de zéro. Après la parution mercredi de ce communiqué, Wall Street avait déjà fini en forte hausse, le Dow Jones gagnant 1,69%. "J'ai été étonné de voir une hausse aussi marquée, vu que les cours du pétrole rechutent et que la crise continue en Russie", confrontée à une chute du rouble, a reconnu Chris Low. "Mais les investisseurs ont tendance à prendre tout ce que dit la Fed pour argent comptant, et ce sont surtout les déclarations rassurantes de Janet Yellen (présidente de la Fed) sur l'économie qui ont donné de l'optimisme aux investisseurs", a-t-il ajouté. Janet Yellen a notamment estimé que la chute des cours mondiaux du pétrole est globalement "positive" pour l'économie des Etats-Unis et devrait "doper" le pouvoir d'achat des ménages américains. Après une rémission de quelques jours, les cours du pétrole coté à New York sont encore tombés jeudi, de plus de deux dollars, à leur plus bas niveau de clôture depuis début mai 2009. Par ailleurs, en fin de séance à Wall Street, les valeurs financières ont tiré les indices encore plus haut, après l'annonce que la Fed donnait aux banques un délai supplémentaire de deux ans pour se mettre en conformité avec un volet de la règle Volcker, destinée à freiner la spéculation financière. Ainsi, Citigroup a pris 3,15% à 54,10 dollars, Goldman Sachs 3,56% à 191,61 dollars et Morgan Stanley 3,73% à 38,10 dollars. Enfin, au sujet de la crise russe, les investisseurs ont aussi été encouragés par le fait que le président Vladimir Poutine, qui s'exprimait jeudi pour la première fois sur la question, "n'ait pas évoqué de restriction aux mouvements de capitaux face à la chute du rouble", a noté Jack Ablin, de BMO Private Bank. Le marché obligataire était en baisse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a monté à 2,204% contre 2,148% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,812% contre 2,752% à la précédente clôture. Parmi les valeurs, le laboratoire pharmaceutique Merck, qui va racheter la biotech suisse OncoEthix pour un montant pouvant aller jusqu'à 375 millions de dollars, a gagné 2,34% à 58,98 dollars. Le groupe de conseil et de services informatiques Accenture, qui a dépassé les attentes au premier trimestre de son exercice fiscal décalé et a affiché son optimisme malgré la force du dollar, a pris 5,21% à 89,74 dollars. Le groupe informatique Oracle a bondi de 10,18% à 45,35 dollars, tirant le Nasdaq vers le haut, après des résultats trimestriels meilleurs que prévu, montrant notamment une forte croissance dans les services dématérialisés sur internet ("cloud") dont il a fait une priorité. La chaîne de pharmacie Rite Aid s'est envolée de 11,88% à 6,78 dollars, après avoir également fait état d'un bénéfice nettement supérieur aux attentes, au titre de son troisième trimestre fiscal, et relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année. Le spécialiste des produits frais Kraft Foods Group a pris 6,41% à 63,38 dollars, après l'annonce que le président actuel de son conseil d'administration, John Cahill, allait prendre également les rênes opérationnelles. A l'inverse de la tendance, le spécialiste des fast-foods Dunkin Brands, qui gère les chaînes Dunkin' Donuts et Baskin Robbins, a chuté de 6,86 % à 43,05 dollars, après avoir abaissé sa prévision de ventes aux Etats-Unis pour l'an prochain.