L'irruption du marché baissier pétrolier dans l'économie nationale a astreint le gouvernement, sous les directives du chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, à s'attacher sans recul à promouvoir une vision nouvelle et élargie autour de cette crise qui peut prendre des proportions inquiétantes. C'est le but que s'est fixé l'Exécutif, obligé de jouer le rôle permanent et salutaire face à ce désordre mondial et à l'instauration d'une stratégie conforme aux exigences économiques et sociales de l'heure. La gouvernance budgétaire y est une priorité, notamment une obligation d'équilibre qui devrait être la règle en cette phase. Partant des besoins de consommation de la population et des secteurs prioritaires comme l'hydraulique, l'agriculture, la santé, l'éducation et la formation, l'habitat et les infrastructures de base, et au regard des objectifs d'emploi et de relève des hydrocarbures dans un contexte de ressources financières de plus en plus limitées et de crise mondiale, il apparaît nécessaire d'ajuster, à la lumière des enseignements tirés des derniers développements cette stratégie à contrer la chute du prix du baril de pétrole et ses développements négatifs sur la sphère économique et sociale du pays. Selon les directives du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, il ne s'agit pas de remettre en cause les objectifs qui sont assignés au programme quinquennal 2015-19 à savoir l'élargissement et l'organisation de la base productive de l'économie nationale afin que puisse être atteint le plus rapidement possible un taux de croissance de 7 % hors du secteur des hydrocarbures, le renforcement du plein emploi et une meilleure répartition du revenu national. Ce qui implique que l'économie nationale doit compter d'abord sur ses propres moyens pour assurer son développement, tout en élargissant et en diversifiant ses relations économiques internationales. Tout comme il s'agira du renforcement de la démocratie économique, c'est-à-dire le renforcement de la décentralisation économique et du développement. Le redéploiement de cette stratégie d'urgence face à la baisse des revenus tirés des hydrocarbures comme activité de soutien aux secteurs prioritaires, dans un contexte de crise mondiale qui va en s'aggravant, de croissance démographique accélérée et de baisse des recettes d'exportation en perspective, n'est pas sans difficulté. Une stratégie diversifiée et intégrée au service de l'économie nationale et de la population exige, pour être efficace, des aménagements internes dont les grandes lignes peuvent être réalisables mais il faut tenir compte, d'une part, des contraintes des ressources nationales et des capacités d'absorption de l'économie et, d'autre part, de la nécessité de satisfaire les besoins de la population et de créer des emplois. En cette phase inquiétante, les besoins de financement tant internes qu'externes ne doivent pas être assurés par les seules ressources en hydrocarbures, mais également par les autres secteurs de la production nationale. Ces contraintes imposent une conception accordant une place particulière au développement du potentiel existant et futur. Toutes les réserves de productivité doivent être exploitées. La rigueur dans la gestion doit être la règle. L'utilisation maximale des capacités existantes doit être un impératif et constituer un préalable à toute extension de ces mêmes capacités. En définitive, la maîtrise de la situation économique présente, conséquence de la chute des cours du pétrole sur le marché mondial, doit se fonder sur des valeurs fondamentales telles que le progrès et la justice sociale, l'indépendance nationale et l'esprit d'initiative, voire d'innovation. Ce sont en dernier ressort ces valeurs qui structurent et renforcent la cohésion du consensus social sans lequel aucune œuvre n'est pas possible.