Les Grecs sont de nouveau appelés aux urnes le 25 janvier pour des élections législatives anticipées, après l'échec de l'élection d'un nouveau président, un scrutin qui intervient dans un contexte économique très difficile marqué par les craintes d'une sortie du pays de la zone euro. Mercredi dernier, le parlement grec a annoncé sa dissolution et confirmé l'organisation le 25 janvier d'élections législatives anticipées, après l'échec des députés d'élire un nouveau président de la République. Les futurs députés entreront en fonction le 5 février et la nouvelle chambre aura pour première mission d'élire un successeur au président Carolos Papoulias, dont le mandat arrive à échéance en mars. Devant convoquer de nouvelles législatives comme le prévoit la Constitution, Antonis Samaras n'a pas caché sa déception. "Les élections n'étaient pas nécessaires", a-t-il estimé, en déplorant l'absence de consensus parmi les députés, qui a entraîné à des élections au moment où la Grèce négocie avec l'UE et le FMI, la poursuite du plan d'aide. L'annonce de législatives anticipées en Grèce a suscité l'inquiétude des marchés et des créanciers internationaux du pays, dont le Fonds monétaire international (FMI) qui a suspendu les discussions sur le versement d'une nouvelle tranche d'aide à la Grèce dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement.
Le spectre d'une sortie de l'euro suscite les peurs Ces craintes se sont renforcées notamment après que des sondages ont donné la formation Syriza (gauche radicale) favorite au prochain scrutin. Syriza, conduite par Alexis Tsipras, entend mettre fin à la politique de rigueur budgétaire et négocier une nouvelle restructuration de la dette. M. Tsipras avait indiqué qu'il voulait en finir avec la politique d'austérité imposée au pays par ses créanciers internationaux (la troïka UE, BCE et FMI) en échange de quelque 240 milliards d'euros de prêts. Les intentions de la gauche radicale grecque ne sont pas du goût de la première économie européenne, l'Allemagne, qui n'a pas tardé à réagir en mettant en garde contre une remise en cause de la politique de rigueur budgétaire dans ce pays. Samedi, l'édition en ligne du magazine allemand Spiegel a rapporté que la chancelière allemande Angela Merkel était même prête à laisser la Grèce sortir de la zone euro, au cas où la gauche radicale mettrait en exécution ses projets. "Le gouvernement allemand juge quasiment inévitable une sortie (de la Grèce) de la zone euro, si le chef de l'opposition Alexis Tsipras (gauche radicale Syriza) dirige le gouvernement après les élections (législatives), abandonne la ligne de rigueur budgétaire et ne rembourse plus les dettes du pays", a-t-elle averti.
Samaras met en garde, l'UE tente de rassurer Troublé par les sombres prédictions sur l'avenir du pays, le Premier ministre grec a une nouvelle fois mis en garde contre une éventuelle arrivée au pouvoir de la gauche radicale. Il faut entrer "dans la bataille des élections avec responsabilité" car, a-t-il souligné, "de cette lutte dépend le maintien du pays dans l'Europe". De son côté, la Commission européenne s'est montrée rassurante concernant une possible sortie de la Grèce de la monnaie unique. Elle a affirmé que l'appartenance d'un pays à la zone euro était "irrévocable", selon la règle inscrite dans le traité de Lisbonne. Le spectre de la sortie de la Grèce de la zone euro a été à plusieurs reprises brandi par les créanciers et par M. Samaras, notamment lors des dernières législatives du juin 2012, quand le pays se trouvait en pleine crise. Mais, les analystes ont à plusieurs reprises souligné que la Grèce n'était pas dans la même situation aujourd'hui, que Syriza a récemment modéré ces positions et qu'une sortie de la zone euro de la Grèce n'était pas envisagée.