Le Parlement grec a échoué hier dans sa troisième tentative d'élire le président de la République, précipitant l'organisation de législatives anticipées qui pourraient porter au pouvoir le parti de la gauche radicale Syriza. Après l'échec de Stavros Dimas, ancien commissaire européen et candidat du gouvernement à la présidentielle, le Parlement devra être dissous dans les dix jours. Le Premier ministre Antonis Samaras a annoncé qu'il demanderait à l'actuel président, Carolos Papoulias, que les législatives soient convoquées dès le 25 janvier. M.Dimas, qui devait réunir 180 voix sur son nom lors du troisième et dernier tour de scrutin au Parlement, n'en a recueilli que 168, soit exactement le même score qu'il y a six jours au deuxième tour (après 160 au premier tour). La Bourse d'Athènes a cédé plus de 11% après ce résultat, les marchés redoutant une arrivée au pouvoir du parti anti-austérité Syriza, en tête des sondages. La première déclaration du leader de ce parti, le jeune commissaire européen Alexis Tsipras, a été sans équivoque: par ce vote, a-t-il dit, le peuple a montré «sa volonté de mettre fin aux politiques de rigueur». La Grèce a été le pays de la zone euro le plus touché par la crise de la dette. Elle a été sauvée de la faillite par ses créanciers internationaux, FMI, UE, BCE, qui se sont engagés à lui prêter 240 milliards d'euros, mais en échange d'une politique économique très difficile pour les Grecs, dont plus d'un quart sont au chômage.