Le dirigeant socialiste grec Evangélos Vénizélos a annoncé hier que la Grèce devrait "malheureusement" retourner à des élections législatives, en principe dans un mois, faute d'un accord sur la formation d'un gouvernement de coalition. "Nous allons de nouveau vers des élections, dans quelques jours, dans de très mauvaises conditions", a affirmé M. Vénizélos, à l'issue d'une réunion cruciale avec quatre autres chefs de partis politiques, convoquée par le chef de l'Etat Carolos Papoulias. "Les efforts de formation d'un gouvernement se sont conclus sans succès", a confirmé un communiqué de la présidence, lu en direct par un journaliste de la télévision publique. M. Papoulias convoquera aujourd'hui, à 10H les chefs de tous les partis pour mettre en place un gouvernement intérimaire, chargé d'expédier les affaires courantes en attendant la tenue de nouvelles législatives anticipées. La réunion d'hier était celle de la dernière chance pour constituer un gouvernement de personnalités en vue de sortir le pays de l'impasse politique, qui inquiète les partenaires européens et les créanciers de la Grèce, UE et FMI. Les participants à cette réunion étaient le dirigeant conservateur de la Nouvelle-Démocratie, Antonis Samaras, M. Vénizélos et les chefs de la Gauche radicale Syriza, Alexis Tsipras, de la Gauche démocratique, Fotis Kouvelis et de la formation nationalo-populiste Grecs indépendants, Panos Kammenos. Le parti néonazi n'y a pas été invité, et les communistes ont décliné l'invitation. "La Grèce se dirige vers des élections, la réunion n'a pas donné de résultat,", a déclaré M. Kouvelis, après la fin de cette réunion. Ce dirigeant avait proposé "un gouvernement œcuménique" mais en raison "du refus du parti de la Gauche radicale Syriza, ce gouvernement n'a pas pu être constitué", a-t-il dit. La Grèce va vers de nouvelles élections La Grèce "se dirige malheureusement vers de nouvelles élections" législatives, faute d'accord entre les partis politiques sur la composition d'un gouvernement, a déclaré mardi le chef des socialistes du PASOK, Evangelos Venizelos. La crise fait peser une menace sur la poursuite de l'aide internationale et le maintien du pays dans la zone euro. Le président Carolos Papoulias avait réuni les dirigeants de cinq partis -l'Aube dorée d'extrême droite n'était pas invitée malgré son entrée au Parlement et le Parti communiste a décliné l'invitation- pour tenter de leur arracher un accord sur un gouvernement de technocrates ou de personnalités reconnues. Les Grecs devraient retourner aux urnes en juin. Les conservateurs de Nouvelle démocratie (ND) ont obtenu le plus de voix, devant la Coalition de la gauche radicale (Syriza) qui rejette les mesures d'austérité, le PASOK, grand vainqueur des précédentes législatives, et la Gauche démocratique, en position d'arbitre avec 19 sièges mais qui refuse de participer à un gouvernement sans Syriza. Les dirigeants de ND, de Syriza et du PASOK ont en vain essayé chacun à leur tour de former une coalition gouvernementale. Le président Papoulias les a réunis tous les jours depuis dimanche dernier, pour chercher une solution, élargissant les discussions mardi pour envisager la constitution d'une équipe de technocrates ou de personnalités respectées. L'absence d'accord de gouvernement a de nouveau pesé sur les marchés hier. Les investisseurs craignent une victoire aux prochaines législatives des partis anti-austérité qui, telle Syriza, ne se sentent pas liés par les engagements pris envers les créanciers de la Grèce. La bourse d'Athènes poursuivait hier sa chute, perdant encore 4,6%.