La hausse des prix à la consommation en Chine, principale jauge de l'inflation, est tombée à 2,0% en 2014, bien en deçà du plafond d'environ 3,5% fixé par le gouvernement, a annoncé vendredi le Bureau national des statistiques (BNS). En décembre, l'inflation s'est accélérée à 1,5% sur un an dans la deuxième économie mondiale. La hausse des prix à la consommation en Chine avait atteint 2,6% en 2013, le même niveau qu'en 2012. Redoutant d'éventuels désordres sociaux, le gouvernement chinois fait de la lutte contre la hausse des prix une de ses priorités, d'autant plus que le contexte économique est morose. Les autorités communistes surveillent particulièrement l'augmentation des prix alimentaires, qui frappe de manière disproportionnée les ménages les plus modestes qui dépensent une plus grande part de leurs revenus pour se nourrir. En 2011, l'inflation en Chine était encore de 5,4%. L'indice mesurant l'évolution des prix à la vente des produits à leur sortie d'usine (PPI) s'est quant à lui replié en décembre de 3,3% sur un an, sa plus forte chute depuis septembre 2012, a ajouté le BNS. Il s'affichait en baisse de 2,7% en novembre. Le PPI, considéré comme annonciateur des futures tendances des prix à la consommation, est négatif depuis deux ans. "Nous estimons que les autorités doivent faire preuve de vigilance quant aux risques déflationnistes croissants", ont mis en garde vendredi les analystes Zhou Hao et Liu Li-gang, de la banque ANZ. "La faible inflation en décembre s'explique avant tout par la chute des prix des matières premières, qui aggravent les surcapacités industrielles en amont, ainsi que par la lenteur du rythme de croissance" en Chine, ont de leur côté commenté les économistes de Nomura. La hausse des prix dans la deuxième économie mondiale devrait continuer de s'effriter, avertissent certains experts, qui notent l'affaiblissement persistant de la demande intérieure et s'attendent à de nouvelles mesures de soutien des autorités. La croissance économique de la Chine a ralenti à 7,3% au troisième trimestre, au plus bas depuis 5 ans, alors même que Pékin s'est fixé un objectif annuel d'"environ 7,5%". La banque centrale chinoise (PBOC) avait procédé courant novembre à une baisse inattendue de ses taux d'intérêt, une décision inédite depuis 2012. Mais, alors que l'activité manufacturière en Chine a encore ralenti en décembre --selon le gouvernement--, voire s'est contractée --selon la banque HSBC--, les autorités se retrouvent de nouveau sous pression pour prendre de nouvelles mesures de relance. "A notre avis, les autorités chinoises vont devoir recourir à la fois à des mesures de réformes structurelles et aux outils de politique monétaire", ont affirmé vendredi les experts d'ANZ.