Le Conseil de sécurité des Nations unies pourrait étudier cette semaine un nouveau projet de résolution sur la Palestine après le rejet d'une première version le 30 décembre, selon le quotidien russe Nezavissimaïa gazeta. Le 1er avril, la Palestine adhérera par ailleurs à la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye, ce qui lui permettra d'engager des poursuites contre Israël. Tel-Aviv qualifie cette nouvelle initiative palestinienne d'"intifada diplomatique". "La nouvelle version du projet de résolution du Conseil de sécurité sur la création d'un Etat palestinien indépendant pourrait être soumise mi-janvier", a annoncé l'ambassadeur du Chili à l'Onu Cristian Barros Melet, président du Conseil de sécurité ce mois-ci. La version antérieure du texte accordait 12 mois pour régler à part entière le conflit israélo-palestinien et prévoyait la création d'un Etat palestinien "souverain et viable". Elle exigeait également le retrait des troupes israéliennes des territoires palestiniens d'ici fin 2017 sous la supervision d'une tierce partie, dont la présence garantirait la souveraineté palestinienne. Ladite résolution soulignait enfin la nécessité de stopper complètement toute activité de colonisation sur le territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est. Au final, une seule voix avait manqué pour adopter ce document. En effet sur les neuf nécessaires, seulement huit pays avaient soutenu la résolution - la Russie, l'Argentine, la Jordanie, la Chine, le Luxembourg, la France, le Tchad et le Chili. Les USA, disposant du droit de veto, et l'Australie, s'y étaient opposés. Cinq autres pays - le Royaume-Uni, la Lituanie, le Nigeria, la Corée du Sud et le Rwanda - s'étaient abstenus. D'après Saeb Erekat, négociateur palestinien en chef avec Israël, le Nigeria a changé d'avis au dernier moment et selon certaines informations, les Palestiniens avaient ensuite exigé de l'Organisation de la coopération islamique qu'elle sanctionne le Nigeria pour son comportement lors du vote au Conseil de sécurité. La semaine dernière, le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé qu'il était en consultations avec la Jordanie concernant une nouvelle présentation, au Conseil de sécurité, de la résolution visant à mettre un terme à l'occupation israélienne. Mahmoud Abbas considère que ce n'est pas les Palestiniens mais le Conseil de sécurité qui a perdu lors de la première tentative. C'est pourquoi dès les premiers jours de 2015, en dépit de la pression, une pétition a été soumise à l'Onu sur l'adhésion de la Palestine à la CPI ainsi que des requêtes pour rejoindre 15 autres conventions et pactes internationaux. Pour Tel-Aviv, toutes ces initiatives sont une "intifada diplomatique". De plus, Israël a gelé le transfert à la Palestine de plus de 127 millions de dollars d'impôts. Un haut responsable israélien a également déclaré à l'agence Reuters que Tel-Aviv étudiait la possibilité de poursuivre Abbas et d'autres dirigeants palestiniens auprès des tribunaux américains et d'autres instances judiciaires - pour la coopération d'Abbas avec des combattants du Hamas responsables de la mort de nombreux citoyens israéliens et américains notamment.