L'expérience algérienne en matière de lutte contre la corruption a été largement mise en relief au cours de la 1re conférence des Etats-parties à la Convention des Nations unies contre la corruption, qui se tient depuis dimanche en Jordanie. Une première rencontre qui doit s'achever jeudi prochain, et qui a pour principal objectif d'améliorer les capacités des Etats parties, dans la lutte contre la corruption et les encourager à appliquer cette convention. C'est ainsi que Madjid Bouguerra, directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères, de la délégation algérienne aux travaux de cette conférence, a souligné l'engagement et les efforts de l'Algérie dans la lutte contre la corruption, devenue désormais un "enjeu planétaire" nécessitant une "approche globale" et "une réponse solidaire" de la part de la communauté internationale. Il évoquera dans ce sens "la forte dynamique imprimée par le programme de gouvernance et de réformes", initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ainsi que "l'engagement de l'Algérie dans la lutte contre le phénomène de la corruption et contre toutes les nouvelles formes de criminalité économique", à commencer par des réformes de la législation régissant la vie économique, notamment le code de commerce, le code des marchés publics, la loi relative à la monnaie et au crédit et le code des douanes. M. Bouguerra insistera également sur la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption adoptée en février dernier qui impose, " aux administrations et agents publics une série de règles à respecter portant notamment sur la transparence et l'objectivité" et "crée un organe national chargé de la prévention et de la lutte contre la corruption". Et d'ajouter que l'Algérie a pris de nouvelles dispositions législatives pour la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, la prévention et la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants et la lutte contre la contrebande.Le chef de la délégation algérienne indiquera par la même occasion que "par ces adaptations à la fois aux réalités nationales et au contexte international, l'Algérie entend renforcer les mécanismes de prévention, de contrôle et de répression de la criminalité économique", tout en estimant que cette exigence "recommande de nous, tous, volonté politique et mobilisation citoyenne". Il ajoutera que la corruption constitue désormais "un enjeu planétaire", et qu'il est aujourd'hui nécessaire de lui accorder "une approche globale" et "une réponse solidaire" et mérite en conséquence, qu'on lui consacre les mécanismes de lutte les plus efficaces. Evoquant le développement du phénomène de la corruption dans le contexte de la globalisation, M. Bouguerra a souligné l'urgence du traitement de cette question qui "vulnérabilise les plus pauvres et met en péril les équilibres des sociétés au plan national et international". Il s'est interrogé sur la nécessité de s'intéresser "aux multinationales qui affectent des provisions importantes allant jusqu'à 3% de leur capital, pour acheter des élites politiques ou économiques afin de remporter des contrats au Sud". Et d'ajouter que la communauté internationale "attend de tous un engagement renouvelé" pour donner à la Convention des Nations unies, adoptée par l'Assemblée générale, le 31 octobre 2003, "la plénitude de sa portée tant au plan national qu'international". M. Bouguerra a estimé, en outre, que face à la corruption, en tant que nouvelle menace, la société, les institutions, la société civile et les médias sont appelés, chacun dans son champ de compétence, à "développer des capacités de riposte pour mettre en échec cette nouvelles criminalités aux ramifications insoupçonnables".