Les prix du pétrole ont très légèrement rebondi avant-hier à New York, mais se maintenaient sous le seuil des 45 dollars le baril dans un marché encore sous le coup du haut niveau des stocks de brut américains. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars s'est établi en hausse de huit cents à 44,53 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), au lendemain d'une chute à son plus bas niveau en près de six ans. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 49,13 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 66 cents par rapport à la clôture de la veille. A New York, le prix du baril a plusieurs fois changé de direction en cours de séance, et est passé un temps sous les 44 dollars, pour la première fois depuis mars 2009. Depuis juin, il a perdu environ 60% de sa valeur. "Les peurs continuent à être alimentées par les chiffres d'hier sur les stocks" de pétrole brut aux Etats-Unis, a rapporté Gene McGillian, de Tradition Energy. "On assimile une hausse très importante des réserves américaines et une production qui a atteint un niveau record." Selon le département de l'Energie, les stocks américains ont atteint la semaine dernière leur record depuis 1931, tandis que la production est montée à un niveau sans précédent depuis 1983 au moins. Depuis cette publication, "aucune actualité n'a été en mesure de changer la direction du marché" de façon notable, a résumé Gene McGillian.
Investissements réduits Le rebond limité des cours s'explique en partie par une "volatilité encouragée par le fait que des spéculateurs se mettent à acheter du pétrole pour le revendre dès qu'il y aura une hausse des prix", même ponctuelle, a jugé James Williams de WTRG Economics. De plus, le rapport du DoE contenait une "lueur d'espoir", avec une "forte chute des réserves d'essence et de produits distillés grâce à une demande solide", ont souligné les experts de Commerzbank, jugeant néanmoins que "cela ne suffira probablement pas à éviter une nouvelle baisse des prix." Les investisseurs ont aussi obtenu un léger soutien provenant de bonnes statistiques sur l'emploi aux Etats-Unis et à l'étranger, de bon augure pour la demande mondiale. Les derniers chiffres américains en date sur le chômage "sont extrêmement positifs avec une chute des inscriptions hebdomadaires à leur plus bas niveau en quinze ans", tandis que le taux de chômage a baissé en Allemagne en janvier, a souligné Matt Smith, de Schneider Electric. Dans l'ensemble, la baisse des cours continue d'affecter l'industrie mondiale, avec notamment une réduction de plus de 15 milliards de dollars d'investissements sur trois ans chez l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell. "Quand les prix baissent aussi vite, il y a toujours des conséquences, et on commence à s'en rendre compte", a commenté Phil Flynn de Price Future Groupes. "Cela laisse aussi penser que les cours devraient fortement remonter quand ils auront atteint un plancher", a-t-il cependant prévu. "Par le passé, on a vu généralement vu les prix remonter plus vite que ce que les gens attendaient. (...) Ce rebond se produit généralement quand le marché se rend compte que le faible niveau des cours va stimuler la demande." En Asie, les cours du pétrole étaient en légère hausse dans les échanges matinaux dans des marchés inquiets de la surabondance de l'offre et des niveaux historiques des stocks américains d'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars prenait sept cents, à 44,52 dollars, dans les premiers échanges. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance gagnait 18 cents, à 48,65 dollars.