Les prix du pétrole ont fini en baisse vendredi à New York et à Londres, de bons chiffres sur l'emploi américain et un dollar plus faible ne suffisant pas à stabiliser un marché plombé par l'abondance de l'offre. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février ont perdu 43 cents à 48,36 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a clôturé à 50,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 85 cents, parvenant de justesse à terminer au-dessus des 50 dollars le baril après des incursions sous ce seuil. Le marché essaie de reprendre son souffle (...) et de se stabiliser après avoir connu un tel plongeon depuis les fêtes de Thanksgiving fin novembre, a remarqué Gene McGillian, de Tradition Energy. Les tentatives de rebond des prix sont avant tout portées, selon lui, par des mouvements techniques initiés par des courtiers désirant se débarrasser de leurs positions à perte. Un léger accès de faiblesse du dollar a aussi aidé, selon lui. Mais, on ne peut pas dire que la chute est terminée, a-t-il prévenu. En effet, des inquiétudes sur des perspectives de demande molle en Chine et en Europe restent au coeur des préoccupations du marché, a expliqué Tim Evans, de Citi Futures, soulignant en parallèle l'effet limité sur les prix de bonnes nouvelles économiques aux Etats-Unis, le premier consommateur d'or noir au monde. Un rapport sur l'emploi américain a montré vendredi une accélération du recul du taux de chômage, qui est passé de 5,8% le mois précédent à 5,6%, soit son plus bas depuis juin 2008. De robustes créations d'emplois ce mois-là (252 000) font par en outre de l'année 2014 la meilleure depuis 15 ans en terme de nouvelles embauches. Comme à Wall Street, les investisseurs ont regretté le recul inattendu de la rémunération moyenne horaire aux Etats-Unis en décembre, de 5 cents à 24,57 dollars, après une légère augmentation en novembre et la baisse du taux de participation au marché du travail. Du côté de l'offre, les prix restaient plombés par l'excédent d'offre en or noir dans le monde, a noté M. McGillian. La semaine dernière, la production américaine était juste en dessous de son plus haut niveau en 28 ans, atteint en décembre dernier. Pendant ce temps la Russie a récemment augmenté sa production à des niveaux plus vus depuis la dislocation de l'URSS, ont souligné les analystes de Commerzbank. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se montre elle inflexible sur sa décision de ne pas réduire son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj), lors de sa dernière réunion en Novembre. En Asie, les cours du pétrole étaient en hausse dans les échanges matinaux mais la surabondance de l'offre fait douter les analystes sur la possibilité d'un redressement durable de l'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février prenait 44 cents, à 49,23 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord, coté à Londres, pour livraison à même échéance, s'appréciait de 31 cents, à 51,27 dollars. Les investisseurs ont été encouragés par le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed), selon les analystes. Il a confirmé ce que les investisseurs sur les marchés boursiers perçoivent comme une absence d'empressement à relever ses taux d'intérêt, actuellement proches de zéro. Mais la persistance des tendances de fond comme la surabondance de l'offre couplée à la faiblesse de la demande de la part de poids lourds comme la Chine et l'Inde devrait continuer à peser sur les cours. "Il n'y a aucun signe de réduction de la production de pétrole de schiste américain ou qu'il y aura une modification soudaine de la demande globale", a commenté Shailaja Nair, analyste chez le fournisseur d'informations sur l'énergie Platts. L'or noir a perdu plus de 50% de sa valeur depuis le mois de juin.