Les cours du pétrole ont terminé en hausse avant-hier à New York, vivifiés par de bons chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis et la succession des vagues de froid dans le nord-est et le centre du pays. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a gagné 46 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour terminer à 97,84 dollars, après être monté en cours de séance à son plus haut depuis un mois. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 107,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), progressant de 94 cents par rapport à la clôture de mercredi. Sur le WTI, "on se rapproche du niveau de résistance des 100 dollars", a remarqué Gene McGillian de Tradition Energy. "Le marché semble avoir de la marge pour monter encore plus, mais il décidera de la prochaine direction à prendre après l'important rapport mensuel sur l'emploi" prévu vendredi et jugé comme un indicateur majeur pour jauger la vigueur de reprise de la première économie mondiale. En attendant, les chiffres sur le marché du travail dévoilés jeudi ont encouragé les investisseurs. Selon les autorités américaines, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont reparties à la baisse dans le pays la semaine dernière, marquant un recul de 5,7% par rapport à la semaine précédente. "C'est un chiffre plutôt décent, cela accroît les perspectives de demande de pétrole et c'est de bon augure avant la diffusion du rapport sur l'emploi" vendredi, a souligné Phil Flynn de Price Futures Group. La Banque centrale européenne a aussi participé à la montée des cours de l'or noir, selon le spécialiste. L'institution a laissé son taux directeur inchangé, au niveau historiquement bas de 0,25%, au terme de sa réunion mensuelle de politique monétaire, et n'a pas suggéré d'assouplissement prochain de sa politique monétaire, ce qui a fait grimper l'euro face au dollar. Or tout accès de faiblesse du billet vert rend plus attractifs les achats de brut libellés en dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Par ailleurs, "la demande pour les produits distillés reste solide en raison du temps", particulièrement rigoureux en ce moment dans plusieurs régions des Etats-Unis, a souligné Phil Flynn. Selon le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks pétroliers publié mercredi, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont de fait continué à reculer, de 2,4 millions de barils, la semaine dernière. Autre raison pour la hausse des prix : "Les inquiétudes sur la Libye refont surface", a relevé Matt Smith, auteur de la note d'informations pétrolière The Daily Distillation. "La production est passée la semaine dernière de 600 000 barils par jour à 450 000", a-t-il indiqué. En Asie, les cours du pétrole s'appréciaient dans les échanges matinaux à la faveur de la vague de froid qui sévit aux Etats-Unis et dope la consommation de brut. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars progressait de 15 cents, à 97,53 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance gagnait cinq cents, à 106,30 dollars.