La réunion algéro-italienne de haut niveau qui s'est tenue hier, à Alghero, en Sardaigne (Italie), a été une occasion pour les deux parties d'aborder les questions bilatérales, notamment l'intensification des relations et de la coopération. Cette réunion d'une journée, la première du genre vient en application du traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération signé par les deux pays, lors de la visite d'Etat effectuée en Algérie par le président italien Carlo Azeglio Ciampi, en janvier 2003 ; elle a été coprésidée par le président de la République et le président du Conseil des ministres italiens. Des questions liées, entre autres à l'énergie ont été abordées et, en toile de fond, le projet de réalisation du gazoduc sous-marin Galsi devant relier directement l'Algérie à l'Italie. L'accord sur la construction du gazoduc Galsi devant relier l'Algérie à l'Italie a été officiellement signé hier à Alghero, en Sardaigne, en présence de Romano Prodi et du président Abdelaziz Bouteflika. L'accord a été signé par le ministre italien chargé du Développement économique Pierluigi Bersani et le ministre de l'Energie Chakib Khelil. "Il s'agit d'un accord historique (...) dont on parlera longtemps", a commenté M. Bersani. Le gazoduc sous-marin Galsi devrait fournir 8 milliards de m3 de gaz par an à l'Italie via la Sardaigne à partir de mai 2012.Un projet ambitieux qui verra les capacités d'exportation de l'Algérie en gaz augmenter puisque les prévisions font état de 8 milliards m3 que l'Algérie vendra à l'Italie à partir de 2012. Le chef de l'Etat voit dans cet ouvrage de grande envergure un moyen de consolidation des relations bilatérales. "Cet ouvrage stratégique, qui s'ajoutera au premier gazoduc Galsi Enrico-Mattei, constituera le deuxième cordon ombilical qui reliera nos deux pays et qui scellera leur communauté de destin" a tenu à souligner le président de la République dans un entretien à l'agence italienne de presse Ansa. La société Galsi, chargée de réaliser le projet, est détenue à hauteur de 36 % par la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et les groupes Edison (18 %), Enel et Winterchall (avec 13,5 % chacun), Hera Trading (9 %) et deux sociétés de la région Sardaigne avec 10 %. Mais la coopération entre l'Algérie et l'Italie qui est certes focalisée principalement sur le domaine énergétique sera densifiée à l'avenir. Lors de cette réunion de haut niveau, deux fortes délégations ont été également présentes. Elles concernent, côté algérien, les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de l'Energie et des Mines, du Commerce et de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Ces derniers ont eu avec leurs homologues italiens des entretiens bilatéraux et en plénière. L'immigration clandestine a bel et bien figuré dans l'agenda des deux délégations d'autant que l'Italie se trouve le point de chute de milliers de clandestins subsahariens et le phénomène commence à toucher de plus en plus les pays du Nord de l'Afrique dont fait partie l'Algérie. La coopération dans ce domaine s'avère inéluctable. Le président de la République a d'ailleurs préconisé des solutions loin de toute instrumentalisation politique de cette question. L'immigration clandestine est devenue l'une des grandes préoccupations de la communauté internationale. "S'il est vrai que les raisons en sont, évidemment, connues et identifiées, les solutions envisagées sont encore loin de répondre à la complexité et à la sensibilité d'une problématique aux dimensions multiples", a affirmé le chef de l'Etat pour qui la solution à ce phénomène ne peut naturellement bénéficier d'un traitement exclusivement sécuritaire. Le lien à établir entre émigration clandestine et développement me semble évident et il y va de notre intérêt à tous d'œuvrer ensemble pour donner à ce lien sa pleine mesure. A la faveur de la première réunion de haut niveau algéro-italienne ce sont évidemment les liens d'amitié et de coopération qui seront appelés à se resserrer davantage. L'Algérie, qui est le principal fournisseur de l'Italie en gaz, souhaite mettre à profit le tissu industriel national de l'expérience italienne, notamment dans le domaine de la PME et du BTPH. Et le président de la République n'a pas manqué à cette occasion de lancer un appel aux investisseurs italiens dont la présence en Algérie est déjà très encourageante.