Agrandir la surface agricole irriguée, dans un pays comme l'Algérie où l'agriculture reste toujours dépendante principalement des pluies. L'Algérie est classée dans la catégorie des pays pauvres en ressources hydriques au regard du seuil de rareté fixé par la Banque mondiale à 1000 m3/habitant/an et plus de 90% du territoire national à prédominance d'aridité avec des potentialités en eau global de 17,2 milliards de m3 dont 10,2 milliards m3 d'eaux superficielles et 7 milliards m3 dont 5 milliards de m3 au sud d'eau souterraines . Pour y remédier, la commission spéciale chargée de la supervision de l'opération d'extension des terres agricoles irriguées à deux (2) millions d'hectares à l'horizon 2019-2020 a présenté avant-hier à Alger un exposé sur les modalités de mise en œuvre de ce plan d'investissement. Représentant les secteurs des ressources en eau et de l'agriculture, la commission proposera, après le parachèvement de l'étude du projet, trois (3) scénarios de mise en œuvre des projets d'investissement prévus et qui seront soumis au gouvernement pour examen et approbation. Les trois scénarios proposent de lancer l'ensemble du projet en une année déterminée ou le répartir sur plusieurs étapes à raison d'une année ou deux pour chaque étape. Le projet visant à porter les surfaces irriguées de 1 million d'hectares à 2 millions d'hectares à travers le territoire national s'inscrit dans le cadre du plan d'action du gouvernement adopté par le parlement et débattu lors du dernier conseil du gouvernement restreint présidé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le ministère des ressources en eau avait proposé dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019 la réalisation de 26 barrages, quatre grands transferts, 220 retenues collinaires, 60 stations d'épuration et l'équipement de 230.000 ha de système d'irrigation moderne. Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a indiqué lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion de la commission en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, que ses services accompagneront ce programme national d'investissement en vue de la réalisation de barrages et de grands transferts pour l'exploitation des eaux souterraines et de surface. A ces projets s'ajoute l'aménagement et l'équipement des stations inscrites dans le cadre des grands transferts à l'instar du projet de Béni Haroun qui peut irriguer 40.000 ha, celui des Hauts plateaux (Sétif) qui couvrira 36.000 ha et celui de la région ouest du pays avec 6.000 ha, ainsi que d'autres projets réalisés ou qui seront réalisés dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019. Le ministre a, en outre, souligné l'importance de mobiliser tous les moyens afin de concrétiser le projet et contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire du pays. Selon le plan d'action arrêté, près de 80 % des surfaces irriguées concernent les régions des Hauts plateaux (43 %) et du sud (35 %) alors que 22 % concernent les régions du nord du pays. Par ailleurs, M. Necib a indiqué que le taux de remplissage actuel des barrages exploités à travers le pays est de 76 % et que 14 barrages sont remplis à 100 % relevant le recul du volume de deux barrages dans les wilayas de Bordj Bou Areridj et de Souk Ahras, qui devrait, a-t-il dit, augmenter à la faveur des précipitations enregistrées dernièrement. De son côté, le ministre de l'Agriculture a souligné que le projet vise à assurer la sécurité alimentaire à moyen et long terme.