Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques et l'Agence coréenne de coopération internationale ont procédé, hier, au lancement d'un programme commun dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture d'une valeur de 5 millions de dollars. Le programme, qui dure jusqu'en 2017, s'articule sur l'industrie dans le domaine de l'aquaculture notamment la filière élevage de la crevette (crevetticulture) dans le but de "promouvoir la compétitivité algérienne sur une période de 4 ans", a indiqué le secrétaire général du ministère de la Pêche, Mustapha Lagha, lors d'une rencontre qui a regroupé les cadres du ministère et la délégation coréenne. Il permettra aux cadres du ministère, aux pêcheurs et investisseurs privés de tirer profit de l'expérience coréenne en matière de diversification et d'accroissement des ressources halieutiques et d'aménagement des sites naturels pour alevins. Le programme, dont l'étude a débuté en 2014, porte également sur l'industrie des bassins artificiels et la formation de près de 60 Algériens dont des cadres administratifs et chercheurs ainsi que des pêcheurs et opérateurs outre l'organisation de trois conférences sur les résultats obtenus. D'autre part, la partie coréenne dépêchera 38 experts pour travailler en collaboration avec le ministère de la Pêche dans le cadre de ce programme. L'Agence coréenne prendra en charge le financement dans l'attente de l'orientation de la production vers les entreprises sociales et les moyens de sa commercialisation future. M. Lagha a rappelé, en outre, les deux projets d'élevage de la crevette en mer à El Marsa dans la wilaya d'Oran et dans la commune de Hassi Ben Abdallah à Ouargla pour la culture de la crevette d'eau douce (crevettine). Il a précisé à cet effet, que ces projets ont encouragé la création d'autres pôles dans le domaine de la crevetticulture à l'est du pays. Ces projets ont permis aussi de présenter des modèles aux opérateurs sur les différentes étapes de cet élevage, soulignant l'assistance technique fournie par le Centre national de la recherche et développement de l'aquaculture en direction des opérateurs privés et investisseurs. Par ailleurs, un plan de travail a été retenu pour les régions d'activité aquacole et un autre pour l'évaluation de la richesse halieutique dans le but de procéder à un échange d'expérience en matière de production de nourriture artificiel des poissons. Pour sa part, la délégation coréenne a souhaité bénéficier de facilités administratives et de conditions de travail idoines notamment aux plans organisationnel et technique afin de permettre un accompagnement optimal au profit des investisseurs algériens. Les Coréens devront accompagner aussi l'industrie aquacole au niveau des pôles de Skikda et d'Ouargla en prenant en compte les précédents projets pilotes de crevetticulture d'eau douce et de mer. Le développement de l'aquaculture, notamment à travers la réalisation de fermes de démonstration, le soutien à l'investissement dans les différents créneaux d'élevage ainsi que la promotion du produit aquacole. Les projets en question ont permis d'améliorer les techniques de pisciculture tant en mer que dans le cadre de la pêche continentale avec la participation du Centre national de recherches et de développement de la pisciculture, d'après ce responsable au ministère de la Pêche. Celui-ci mise, pour le développement de l'aquaculture durant la période 2015-2020, sur les cages flottantes au niveau des barrages destinés exclusivement à l'irrigation. Le ministère a recensé 9 espaces aquatiques (dont certains sont au stade d'étude), retenus pour recevoir des cages flottantes avec pour objectif, à moyen terme, de produire 70 000 tonnes de poissons. Pour rappel, depuis 1991, plus de 800 cadres algériens relevant de différents secteurs ont suivi des formations en Corée du Sud, dans le cadre de la coopération bilatérale assurée par la KOICA, l'agence chargée par le ministère coréen des Affaires étrangères de la gestion et de l'exécution des programmes d'aide publique au développement.