La deuxième journée de la grève lancée par la coordination des syndicats de l'éducation (CSE) a été partiellement voire faiblement suivie, hier, à travers les wilayas du pays alors que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a affirmé que les textes réglementaires relatifs à la prime de rendement et à la valorisation des heures supplémentaires étaient au niveau du gouvernement. Invitée de la chaîne I de la Radio nationale, hier, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a indiqué que "les textes réglementaires sur la prime de rendement et la valorisation des heures supplémentaires se trouvent actuellement au niveau du gouvernement" précisant que l'examen de ces dossiers exige du temps. La ministre a réaffirmé que les portes du dialogue restent ouvertes avec le partenaire social et qu'une rencontre avec "le Conseil national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) élargi était prévue hier. Elle s'est dit prête, à ce propos, à recevoir les représentants de la coordination syndicale qui a observé une grève les 10 et 11 février. Mme Benghebrit s'est dit prête à "rendre des comptes" tout en affirmant que le dialogue avait fait ressortir des "défaillances dans le statut particulier qu'il convient de réviser" dans un délai maximum de cinq années avec la possibilité de résoudre quelques problèmes au cours de cette période. Concernant la plate-forme de revendications de la coordination syndicale du secteur de l'éducation, la ministre a estimé que le problème est dû à un "désaccord" sur le contenu de ces revendications et du temps nécessaire pour leur satisfaction. Par ailleurs, la ministre a exprimé sa reconnaissance aux enseignants qui n'ont pas suivi l'appel à la grève appelant les syndicats grévistes à reconnaître que la prise en charge des revendications socioprofessionnelles "est en bonne voie". Elle a souligné que le recours répété à l'option de grève en tant que moyen de règlement des problèmes était "inacceptable", estimant que la plupart des problèmes posés par la coordination syndicale sont en rapport avec "la gestion locale". Enfin et au sujet de la promotion des enseignants qui prévoit 10 ans pour l'enseignant principal et 20 ans pour l'enseignant formateur, la ministre de l'Education a précisé que celle-ci ne peut être appliquée car la Fonction publique requiert la formation pour la promotion.
La grève peu suivie : les limites d'une option ? A rappeler que ce mouvement de protestation initié par la CSE a été faiblement suivi, mardi dernier, à son premier jour à l'Ouest du pays, selon les directions de wilayas de l'éducation et les taux mitigés exprimés par les syndicats. Ainsi à Oran, un faible taux de suivi de la grève a été enregistré. Des établissements des trois cycles d'enseignement ont fonctionné normalement à l'exemple des lycées "Cheikh Brahim Tazi" et "Cheikh Yadjouri" ou de l'école "Djamel Eddine", à l'Est d'Oran. Au lycée "Hadj Hamitou", un seul enseignant des mathématiques a répondu au mot d'ordre de grève, alors que ses autres collègues ont assuré normalement leurs cours. Par contre dans la wilaya de Mostaganem, de nombreux enseignants ont repris, hier, le travail après avoir suivi la veille le mot d'ordre de grève. Dans le centre du pays, c'est le même constat : le mot d'ordre de la grève a été partiellement suivi dans les différents établissements. Dans l'est du pays, ce mouvement a surtout touché les écoles primaires. A Constantine, mis à part les établissements du cycle primaire où de nombreux élèves ont dû rebrousser chemin, cette grève n'a pas beaucoup influé sur les cours dans le palier moyen. La situation est à peu près analogue dans la ville de Batna alors qu'à Sétif, tous les élèves ont rejoint leurs établissements scolaires sauf ceux de quelques écoles primaires où des classes n'ont pas été ouvertes, tout comme à Guelma, tandis qu'à Bordj Bou Arréridj, le mouvement semble avoir été fortement suivi dans le cycle primaire où de nombreuses écoles ont libéré les élèves à 8 heures. D'autre part, ce mouvement a été partiellement suivi dans le Sud. Dans la wilaya d'Ouargla, un suivi mitigé, voire en léger recul, de la grève a été relevé à travers les trois paliers scolaires. Selon les données de la direction de l'éducation, le nombre de grévistes, entre enseignants et administratifs, ayant répondu à l'appel de grève de la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE), s'élève à 2.067 travailleurs, exerçant dans 240 établissements éducatifs, sur un effectif global de 11.562 travailleurs du secteur. Une légère baisse du taux de suivi de la grève, par les seuls enseignants, est constatée également dans la wilaya d'Illizi, où il est tombé à 13,44 %, avec 201 enseignants du primaire (139) et du moyen (62). Dans la wilaya de Tindouf, le taux fait état de 19 pour cent alors que bureau de wilaya de l'union des personnels de l'éducation et de la formation avance un chiffre de 65%. A El-Oued, moins de grévistes sont signalés au deuxième jour de grève du secteur de l'Education, avec un taux de suivi qui est passé à 21,96 %. L'intersyndicale, regroupant sept syndicats des personnels de l'éducation, a sollicité la révision du statut particulier des corps de l'éducation nationale, pour consacrer la justice entre corps et cycles dans "la classification, la promotion, l'intégration et les grades créés". La CSE a soulevé également une série de revendications socioprofessionnelles, dont la mise en valeur des capacités scientifiques et expériences professionnelles, la réhabilitation des instituts de technologies de l'éducation (ITE), en vue de leur exploitation dans la formation spécialisée, l'extension de la chaîne nationale des écoles nationales supérieures et la révision du processus des études et enseignement techniques.