Les investisseurs japonais porteront leur attention cette semaine e sur les chiffres du produit intérieur brut (PIB) nippon au 4e trimestre en espérant que le pays soit sorti de récession au cours des trois derniers mois de 2014. Vendredi, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,37% à 17 913,36 points après avoir atteint jeudi son niveau le plus élevé depuis juillet 2007. Sur l'ensemble de la semaine, il a gagné 1,50%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a été quasiment stable (-0,01 point, soit -0,00%) à 1 449,38 points. Il a gagné 2,27% sur l'ensemble de la semaine. La semaine prochaine, "nous serons attentifs aux chiffres du PIB. De bons résultats seront un signe d'achat", a indiqué Toshikazu Horiuchi, courtier chez IwaiCosmo Securities. Au cours des deux trimestres précédents, le PIB a chuté, faisant craindre le retour en récession de la troisième puissance économique mondiale sur l'ensemble de l'année, pour la cinquième fois depuis 2000. Raison d'un tel marasme: l'entrée en vigueur début avril d'une TVA à 8% (contre 5% auparavant) afin de réduire l'énorme dette nationale. Mais, revers de la médaille, cette taxe a entraîné une baisse sensible de la consommation des ménages. Pour le 4e trimestre, les signes de reprise existent. Les perspectives d'emploi sont en augmentation alors que le taux de chômage est actuellement au plus bas depuis plus de 17 ans. Les chiffres du PIB pour ce trimestre sont attendus lundi et les analystes tablent sur une croissance de 0,9%. Les investisseurs surveilleront également la suite des négociations entre la Grèce et ses partenaires de la zone euro. Une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro est prévue lundi à Bruxelles. Les Européens veulent que la Grèce demande une extension de son programme pour se financer à court terme, avant d'envisager une solution pour réduire sa dette (plus de 175% du PIB). Déterminée à se débarrasser de la troïka de ses créanciers (UE, BCE et FMI) et des mesures qu'elle lui impose depuis 2010 à marche forcée, Athènes s'y refuse et exige d'obtenir un nouveau programme assorti de conditions moins drastiques sur le plan social. Le mémorandum actuel arrive à échéance le 28 février et les investisseurs espèrent qu'un compromis puisse être trouvé d'ici cette date. Faute de quoi la Grèce risque de se retrouver à court d'argent. L'accord entre l'Ukraine et la Russie sous les auspices de Paris et Berlin est vu comme un bon signe mais, a prévenu M. Horiuchi, "ces deux sujets, le cessez-le-feu en Ukraine et la crise grecque, ne peuvent pas être résolus immédiatement et cela créera invariablement de l'incertitude sur les marchés". Outre le PIB, on attend lundi le chiffre révisé de la production industrielle en décembre. La Banque du Japon (BoJ) fera connaître mercredi son avis sur la politique monétaire et les chiffres du commerce extérieur en janvier seront connus jeudi. Du côté des entreprises, Bridgestone annoncera ses résultats annuels demain. Par ailleurs, la séance de vendredi a été très active avec 2,56 milliards de titres échangés sur le premier marché. Au moment de la fermeture à Tokyo (06H00 GMT), le dollar se situait à 118,50 yens, en net repli par rapport à son cours des premières heures de la matinée, tandis que l'euro faiblissait plus légèrement à 135,53 yens. La Bourse de New York s'était offert un peu d'optimisme jeudi face à un rebond des prix du pétrole et à l'espoir d'un apaisement du conflit en Ukraine, mais les investisseurs à Tokyo n'en ont guère tenu compte. La proximité du week-end est généralement de nature à accentuer les prises de profits, un phénomène qui a d'autant plus joué que les valeurs avaient bondi la veille. Si bien que vendredi, 123 des titres du Nikkei 225 ont décliné, parfois dans des proportions impressionnantes, tandis que 97 ont grimpé et 5 stagné. Parmi les progressions significatives, on relève notamment celles des sociétés immobilières Sumitomo Fudosan (+2,79% à 4 066yens) et Mitsui Fudosan (+2,14% à 3 300 yens), des fabricants d'automations et bras manipulateurs d'usines Yaskawa (+2,51% à 1 554yens) et Mitsubishi Electric (+2,04% à 1 353 yens) ou encore des fournisseurs d'écrans de Smartphones Japan Display (+11,48% à 466 yens grâce à de bons résultats au 3e trimestre) et Sharp (+1,65% à 246 yens). Les valeurs vedettes habituelles ont de leur côté évolué en ordre dispersé: parmi les constructeurs d'automobiles Toyota a régressé de 0,55% à 7 808 yens, quand Nissan, partenaire japonais du français Renault, a pris 0,80% à 1 136 yens. Dans le secteur de l'électronique et de l'optique, Sony, qui avait recouvré récemment les faveurs des acheteurs, a fléchi de 0,34% à 3 220,50 yens, Nikon a stagné à 1 463 yens après avoir subi une sanction du marché à cause de mauvais résultats et Panasonic s'est apprécié de 0,66% à 1 381,50 yens.
Effets directs des annonces de résultats Les firmes qui ont publié jeudi leurs comptes ont directement été récompensées pour leurs performances ou punies pour leurs chiffres décevants. L'action du site de commerce en ligne Rakuten a ainsi bondi de 5,23% à 1 770 yens. L'ambitieux groupe avait fait état jeudi après la clôture d'un bénéfice net en hausse de 65% en 2014 sur un an, un nouveau bond dû à une expansion de ses activités et à une stratégie qu'il veut continuer d'utiliser cette année, sans cependant s'engager sur des prévisions fermes. A contrario, le titre du brasseur Kirin a dégringolé de 5,49% à 1 541,50 yens. Le groupe a vu ses ventes reculer de 2,6% en 2014, tandis que son bénéfice net plongeait de plus de 60%, miné notamment par une contraction du marché nippon. La palme de la chute la plus vertigineuse est toutefois revenue à l'action de la petite compagnie aérienne Skymark Airlines, qui va tenter de se relever d'une faillite. Elle a subi une descente de 21% à seulement 15 yens au lendemain de l'annonce de résultats calamiteux et de l'annulation de ses prévisions annuelles. Cette action est l'objet d'un jeu spéculatif qui va durer jusqu'à son exclusion de la place tokyoïte prévue le 1er mars en raison du récent dépôt de bilan de la compagnie.