Nous ne demanderons pas d'extension du plan d'aide de l'UE, a assuré lundi sur son compte Twitter, en réponse à l'ultimatum de la zone euro, le ministre grec de la Défense et dirigeant du parti des Grecs indépendants membre de la coalition gouvernementale avec la gauche radicale Syriza. Nous ne demanderons aucune extension, nous avons un mandat du peuple pour aller jusqu'au bout. Les Grecs tous ensemble disent non. On ne nous fera pas de chantage, écrit Panos Kammenos, dans la première réaction, semble-t-il, d'un membre du gouvernement après la réunion avortée de Bruxelles, lundi soir. La zone euro a lancé à l'issue de la réunion un ultimatum d'une semaine à la Grèce pour qu'elle demande une extension de son programme d'aide financière, expressions qu'Athènes rejette avec force. Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem avait estimé à la fin de la réunion que le prochain pas doit venir des autorités grecques. Au vu du calendrier, on peut utiliser cette semaine, mais c'est à peu près tout, avait-il ajouté. Le nouveau gouvernement grec de gauche radicale d'Alexis Tsipras et la zone euro semblaient lundi soir dans une impasse : le premier veut absolument s'affranchir des conditions pour les programmes d'aide imposées depuis 2010 par les créanciers internationaux en échange de 240 milliards d'euros de prêts pour éviter la faillite. M. Tsipras veut au contraire un peu de temps pour peaufiner son propre programme n'excluant pas l'assainissement des finances publiques, mais à sa manière. Les pays de la zone euro au contraire considèrent que la Grèce ne peut s'affranchir unilatéralement de son programme d'aide qui arrive à échéance fin février, et que la seule solution pour Athènes est de demander une extension de celui-ci.
Varoufakis confiant sur un accord dans les deux prochains jours Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, s'est dit confiant lundi soir sur la possibilité de trouver un accord dans les 48 heures avec la zone euro, après une réunion qui a tourné court, la Grèce ayant rejeté les exigences de ses partenaires de l'Eurogroupe. Je n'ai aucun doute que dans les prochaines 48 heures, l'Europe va réussir à nous soumettre (un document) afin que nous commencions le vrai travail et mettions sur pied un nouveau contrat pour la Grèce, a affirmé M. Varoufakis lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Les ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne se retrouvent mardi matin à Bruxelles, pour une réunion prévue de longue date, où la Grèce risque une nouvelle fois d'être au centre des discussions. C'est le prochain rendez-vous, a confirmé une source européenne. M. Varoufakis a expliqué lundi soir avoir été tout près de signer un accord préparé par la Commission européenne reconnaissant la gravité de la crise humanitaire en Grèce et proposant une extension de quatre mois de l'accord de prêt avec ses créanciers. Cet accord, dont la Grèce aurait accepté qu'il soit assorti de conditionnalités aurait permis de signer un nouveau contrat pour Athènes et la zone euro, a souligné le ministre. En échange, le gouvernement de gauche radicale était prêt à se retenir d'appliquer pendant six mois son propre programme, à la seule condition de ne pas se voir imposer de mesures créant de la récession, a indiqué M. Varoufakis. Parmi elles, une hausse de la TVA ou une baisse des retraites les plus maigres. Malheureusement, ce document a été remplacé avant la réunion de l'Eurogroupe, a-t-il affirmé, ce qui a provoqué la fin de non-recevoir d'Athènes. Malgré toute notre bonne volonté, ils nous était impossible de signer ce document, proposant lui une extension du programme en cours prescrit à la Grèce, a poursuivi le ministre. Ce projet de texte prévoyait certes une certaine flexibilité mais selon le ministre, il s'agissait d'une promesse trop nébuleuse.