Après deux jours de confrontation, la ville d'In Salah, dans la wilaya de Tamanrasset, a retrouvé hier matin son calme, suite à un accord conclu entre les forces de l'ordre et les représentants des manifestants qui peuvent désormais accéder à la Place de la Résistance (Sahat Essoumoud) en contrepartie de l'arrêt des hostilités. La ville d'In Salah a connu dimanche dernier des incidents touchant à l'ordre public, initiés par un groupe de jeunes contestant les opérations d'exploration du gaz de schiste dans cette région et qui ont provoqué notamment des blessures à 40 policiers et l'incendie du siège de la Daira et de la résidence du chef de la Daira. Des banderoles ont été accrochées devant le siège de la commune portant des slogans d'opposition au projet de gaz de schiste et dénonçant ce que les manifestants ont qualifié "d'excès dans l'usage de la force contre les protestataires à In Salah". Des heurts entre forces de l'ordre et des protestataires ont été enregistrés à In Salah, après que les éléments de la Gendarmerie nationale avaient empêché des protestataires "d'entrer de force" au siège d'une entreprise étrangère opérant dans la région, située à une dizaine de kilomètres de la ville, et de bloquer un camion au motif qu'il était, d'après eux, "chargé de produits destinés aux opérations de forage du gaz de schiste", selon des sources locales. Après quoi, les groupes de protestataires ont rallié la ville d'In-Salah où ils ont brûlé des pneus devant le siège de la brigade de gendarmerie, a-t-on ajouté. Mais, "En dépit de ces agissements, la réaction correcte et le professionnalisme des forces de l'ordre ont permis de maîtriser la situation et d'instaurer le calme dans la ville", souligne le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le ministère n'a pas omis d'indiquer, toutefois, que les voies du dialogue "sont et resteront toujours ouvertes". Le ministère "reste persuadé que la sagesse avérée des citoyens de la région ainsi que le patriotisme immuable des habitants d'In Salah, demeureront le rempart contre toute tentative visant la sécurité et la stabilité de cette ville". Ainsi donc le ministère a tenu à exprimer, dans un communiqué "son profond regret quant aux incidents qu'a connus la ville d'In Salah et recommande les voies du dialogue qui demeurent le meilleur moyen pour aboutir à un consensus autour de la question, et affirme que les voies du dialogue sont et resteront toujours ouvertes". Des incidents et actes de violence ont également éclaté à Tamanrasset. En effet, des heurts intermittents ont eu lieu, samedi soir, à Tamanrasset, entre forces de l'ordre et groupes de protestataires anti-gaz de schiste qui ont bloqué la route principale menant au centre-ville. L'accès au siège de la commune de Tamanrasset, où a été observé, en début d'après-midi, un rassemblement de citoyens a été également fermé. Les villes d'In Salah et de Tamanrasset sont depuis plusieurs jours le théâtre de marches et de sit-in, pacifiques, de protestation contre le projet d'exploration du gaz de schiste, et contre "ses répercussions négatives sur la santé et l'environnement'', appelant à "son arrêt immédiat". Pourtant les plus hautes autorités du pays avaient assuré dernièrement qu'il n'y avait pour l'heure aucune exploitation de gaz de schiste mais seulement des études en cours pour évaluer le potentiel de l'Algérie en cette énergie.