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19 mars 1962-19 mars 2015 : Une date phare pour les Algériens
Publié dans Le Maghreb le 19 - 03 - 2015

C'est, en effet, le lundi 19 mars 1962, à midi, que le cessez-le-feu, décidé à la suite des accords d'Evian, fut appliqué sur tout le territoire national. La paix, obtenue le 19 mars 1962, une paix tant souhaitée des Algériens dégoûtés par la politique des généraux tortionnaires français.
Cette paix a été rapportée par le peuple algérien après une lutte féroce qui a duré 132 ans pour mettre fin à une guerre qui ne disait pas son nom. Ainsi, l'Algérie célèbre aujourd'hui, la date hautement symbolique du 19 mars 1962. Le 53ème Anniversaire de la fête de la Victoire. Après des années de lutte contre le colonialisme français et après 7 années de guerre, le peuple inflige une défaite historique à l'occupant et reconquit son droit à l'autodétermination et à l'indépendance.

Le 19 mars 1962 et les massacres de l'OAS
Tous les chiffres et les données connus à ce jour montrent qu'entre le 19 mars et le 5 juillet 1962, l'OAS a massacré des milliers de civils. Le 19 mars 1962 une célébration qui rappelle le début d'une période sanglante qui n'a rien à voir avec un " cessez-le-feu " ou la fin d'une guerre.
Toutefois, le 19 mars 1962 n'est pas entré dans l'histoire comme marquant véritablement la fin de la guerre. Après l'annonce, la veille à 20 heures, simultanément par le président français, le général de Gaulle, et par le président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), M. Benyoucef Benkhedda, d'un cessez-le-feu, les moudjahidine ont arrêté leurs opérations militaires mais côté français, l'action criminelle de l'OAS (Organisation de l'armée secrète) a continué à faire des victimes parmi la population algérienne et chez les Européens suspectés de sympathie avec notre cause.
Les Algériens étaient lynchés à mort dans les ratonnades de sinistre mémoire ou tués par balles. La folie raciste et meurtrière de l'OAS a atteint son paroxysme dans les mois qui précédèrent l'indépendance. Il suffit de rappeler, entre autres crimes, l'assassinat de femmes de ménage alors qu'elles se rendaient chez leur employeur dans un quartier européen d'Alger, ou ces blessés et malades achevés dans les hôpitaux par les tueurs. Cela n'a pas empêché l'Histoire de suivre son cours. La souveraineté a été reconquise après 132 ans d'occupation coloniale.

La vérité ne peut se faire sans repentance
La France pays des droits de l'homme parle de négationnisme s'agissant des arméniens, mais oublie les crimes commis en Algérie au nom de la liberté et au nom des droits de l'homme, surtout que depuis que Sarkozy a déclaré qu'il n'y aura point de repentance.
La France rejette toute idée de repentance, et qualifie la "guerre d'Algérie d'opérations de "maintien de l'ordre allant jusqu'à dire que la colonisation était positive, alors que l'accumulation de confessions de ses propres enfants reflète un mouvement inédit de retour sur un "passé criminel. Le devoir de mémoire auquel la France se dit justement attachée, ne peut se faire sans la vérité sur la torture, les déportations et les exécutions sommaires de Zabana, de Larbi Ben M'hidi, Fertadj Abdelkader et les milliers d'autres, ordonnées par les hauts responsables politiques de l'époque qui étaient "parfaitement au courant".
La terreur était devenue un état général sans répit et sans faiblesse, pour faire effondrer les résistances d'un peuple décidé à obtenir son indépendance. Pour l'Algérien il est tragique d'oublier et comme dit le slogan de cette puissance coloniale : " On n'apprend pas impunément la liberté, l'égalité et la fraternité à des gens à qui on la refuse." Le 19 mars est une date lourde de sens, après plus de 132 ans de colonisation d'où les souffrances de ceux, qui au-delà du 19 mars ont été les ultimes victimes d'un conflit que les généraux de l'OAS tentèrent de faire perdurer le plus longtemps possible. Au-delà de cette date qui devait mettre fin à une guerre de plus de 7 années et demie, la tuerie continuera et des milliers de victimes algériennes innocentes tomberont sous les balles assassines de l'OAS. Cet événement historique si l'on revient au passé, certes sera accueilli avec soulagement par les Algériens mais sera ensanglanté par la horde de pieds noirs qui massacraient sans distinction, à savoir même les Français qui auront le courage de dénoncer la colonisation et à qui l'Algérie rend hommage.
Pour tous ceux qui furent victimes de la barbarie coloniale, pour les blessés, pour les familles qui payèrent lourdement le prix sur l'autel de la liberté, cette date avait été celle du début de l'espoir et du retour à la paix, qui se matérialisera dans les résultats du référendum du 8 avril 1962, puisque 90% des votants français de la métropole ratifièrent les accords d'Evian. Ce cinquantième anniversaire a un besoin de mémoire irrépressible pour que nul n'oublie et pour s'inscrire dans une démarche de souvenir, de rétablissement de la vérité, sur cette période, pour réaffirmer notre hostilité aux politiques coloniales, aux guerres, aux tortures, aux sacrifices de vies innocentes employés pour asservir les peuples colonisés.


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