Longue fut la gestation des accords de cessez-le-feu entre les deux belligérants (l'Etat colonial français et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne bras politique du FLN). Une paix signée après une très longue saignée subie par le peuple algérien qui aspirait légitimement à une Indépendance depuis 1830. Cette année, les commémorations de cet heureux évènement hautement symbolique pour l'Histoire de l'Algérie, sont marquées par une vive polémique outre-rive, où des révisionnistes gaulois qui voudraient ressusciter l'esprit des généraux tortionnaires français tentent de toucher à la corde sensible des nationalistes algériens. Une date fort symbolique qui continue aujourd'hui à faire couler beaucoup d'encre, outre-rive d'où la médiatisation suspecte, que ce soit dans les médias lourds ou la presse écrite française qui se sont fait le relai d'une certaine idée nostalgique d'une période révolue. Aujourd'hui, nous célébrons le 53ème anniversaire de l'événement historique. Les accords d'Evian sont le résultat de négociations entre les représentants de la France et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) durant la guerre d'Algérie. Ces accords sont signés le 18 mars 1962 à Evian-les-Bains (Haute-Savoie, à l'hôtel du parc, France) et se traduisent immédiatement par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien dès le lendemain. Ils furent approuvés, lors du référendum du 8 avril 1962, par 91 % des votants de France métropolitaine, les électeurs des départements d'Algérie étant exclus du scrutin. Evoquer la mémoire, en cette date du 19 mars, c'est pour rappeler un passé de non-respect de l'individu, qui veut convoquer l'Histoire selon son appréciation pour semer le doute et oublier les crimes commis se mettant dans la peau de la victime. Le 19 mars 1962 cette date a marqué le peuple algérien de par les horreurs commises par les pieds noirs de l'OAS, laissant derrière eux les stigmates de la désolation en brulant et saccageant fermes, biens immobiliers et autres infrastructures, pour que l'algérien ne puisse pas en jouir. Le 19 mars 1962 fut décrété le cessez le feu sur tout le territoire algérien et pour le peuple, les accords d'Evian furent accueillis comme une victoire sur la France après 132 ans de colonisation. Mais le pire commencera pour les algériens par la suite d'où les tueries et le déchainement de la barbarie sous toutes ses formes pratiquées par les pieds noirs de l'OAS, qui voulaient jouer les troubles fête. Le 19 mars, rappelle les ordres criminels donnés par le général Salan qui aboutirent à des massacres d'innocents. La responsabilité des faits est désormais reconnue par la majorité des historiens mais pas par les responsables politiques français. En outre, cette date du 19 Mars 1962 que nous célébrons chaque année est considérée par le peuple algérien comme la fin de la guerre d'Algérie sera rejetée par les pieds noirs, qui n'acceptèrent pas que l'Algérie appartiennent aux algériens et qui voulaient être maîtres de leur destinée. Certes, les historiens français ne parlent pas de toutes les victimes de l'OAS et veulent à tout prix faire passer ces assassins pour des « anges », et que c'est le colonisé qui est le criminel, curieuse façon de traiter l'histoire, faisant table rase des pratiques de l'armée française et de l'OAS et qui ressurgissent à l'occasion de chaque commémoration et anniversaire et en particulier en ce 19 mars. L'expression Accords d'Evian est une expression journalistique. Le titre officiel en est : Déclaration générale des deux délégations du 18 mars 1962. Le texte intégral a été publié au Journal officiel du 20 mars 1962. C'est avec le FLN, donc, qu'a traité le gouvernement français, qui a toujours nié la représentativité de ce dernier du peuple algérien. La fin du système colonial français Les accords d'Evian, sont le résultat de la lutte menée par un peuple qui paya un lourd tribut et l'avènement de ces accords signés le 18 mars 1962 à Evian-les-Bains (Haute-Savoie, France, entre les représentants de la France et le Front de libération nationale (FLN) mettront fin à 132 ans d'occupation, de spoliation, d'asservissement et de crimes qui marqueront et laisseront des séquelles parmi la société algérienne. La lutte du peuple algérien a été un exemple pour tous les peuples épris de liberté, et ce n'est qu'en 1999 sous la présidence de Jacques Chirac que la France reconnaîtra enfin que c'était une guerre de Libération. Cependant, si la France a reconnu la guerre, seuls ont été également reconnus les actes individuels commis par les militaires, alors que la répression contre les Algériens, tels que la torture, les exécutions, les crimes, les assassinats, la politique de la terre brûlée pratiqués par les militaires au nom de l'Etat français ne seront pas reconnu à ce jour. C'est de notre avenir qu'il s'agit. Celui-ci ne peut se construire ni en reniant l'exemple des aînés, ni en refusant les leçons de l'expérience, ni en laissant le prisme de l'idéologie raciste des nostalgiques déformer notre passé et donc notre jugement. Tous les chiffres et les données connus à ce jour, montrent qu'entre le 19 mars et le 5 juillet 1962, l'OAS a massacré des milliers de civils. Le 19 mars 1962 célébration qui rappelle que cette date, fut le début d'une période sanglante qui n'a rien à voir avec un « cessez-le-feu » ou la fin d'une guerre. Les enjeux du débat d'aujourd'hui dépassent largement ceux d'une simple page controversée de notre histoire, Pour rappel, le texte connu comme les « accords » d'Evian, était avant tout un accord de cessez-le-feu, dont l'application sera fixée au lendemain 19 mars 1962 à midi. Mais après la promulgation du cessez le feu en Algérie, les pieds noirs de l'OAS non seulement massacraient sans distinction mais semaient la terreur parmi les civils et les innocents. Pour rappel, le texte se présentait en 93 feuillets, signés par Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie, et par Belkacem Krim qui a également tenu à parapher les 92 feuillets précédents. Cette déclaration générale constitue le résumé et le préambule des textes détaillés des accords, contresignés respectivement par MM. Belkacem Krim et Louis Joxe à Evian, le 18 mars 1962, qui sera le prélude d'une période sombre mais qui finalement débouchera sur l'indépendance du pays le 3 juillet 1962 entrée en vigueur effectivement le 5 Juillet 1962. La France pays des droits de l'homme parle de négationnisme s'agissant des arméniens, mais oublie les crimes commis en Algérie au nom de la liberté et au nom des droits de l'homme, surtout que depuis que Sarkozy a déclaré qu'il n'y aura point de repentance. La France rejette toute idée de repentance, et qualifie la "guerre d'Algérie d'opérations de "maintien de l'ordre allant jusqu'à dire que la colonisation était positive, alors que l'accumulation de confessions de ses propres enfants reflète un mouvement inédit de retour sur un "passé criminel. Le devoir de mémoire auquel la France se dit justement attachée, ne peut se faire sans la vérité sur la torture, les déportations et les exécutions sommaires de Zabana, de Larbi Ben M'hidi, Fertadj Abdelkader et les milliers d'autres, ordonnées par les hauts responsables politiques de l'époque qui étaient "parfaitement au courant". La terreur était devenue « monnaie courante » sans répit et sans relâche, pour briser les résistances d'un peuple décidé à obtenir son indépendance. Pour l'algérien il est tragique d'oublier et comme dit le slogan de cette puissance coloniale : » On n'apprend pas impunément la liberté, l'égalité et la fraternité à des gens à qui on la refuse." Pour tous ceux qui furent victimes de la barbarie coloniale, pour les blessés, pour les familles qui payèrent lourdement le prix sur l'autel de la liberté, cette date avait été celle du début de l'espoir et du retour à la paix, qui se matérialisera dans les résultats du référendum du 8 avril 1962, puisque 90% des votants français de la métropole ratifièrent les accords d'Evian. Ce 53ème anniversaire a un besoin de mémoire irrépressible pour que nul n'oublie et pour s'inscrire dans une démarche de souvenir, de rétablissement de la vérité, sur cette période, pour réaffirmer notre hostilité aux politiques coloniales, aux guerres, aux tortures, aux sacrifices de vies innocentes employés pour asservir les peuples colonisés.