Le pétrole baissait lundi en Asie, miné par des déclarations de l'Arabie saoudite indiquant que le pays pompait toujours plus de brut, contribuant à l'exacerbation du déséquilibre offre/demande sur le marché mondial. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai, dont c'était le premier jour de cotation à cette échéance, perdait 65 cents, à 45,92 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord à même échéance, cédait 58 cents, à 54,74 dollars. La même "équation offre et demande" affectait le marché marqué par un excédent disponible et une demande atone, relevait Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. Le niveau très élevé de l'offre mondiale, qui a largement contribué à faire baisser de plus de moitié les cours depuis juin dernier, jusqu'à leur faire atteindre en début de semaine dernière leur plus bas niveau depuis mars 2009. La tendance risque de s'accentuer avec le refus des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de baisser leur production pour soutenir les cours. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Naimi, a même annoncé dimanche que son pays produisait actuellement 10 millions de barils par jour contre 9,85 millions en février, selon l'agence Bloomberg. En outre la vigueur du dollar, qui subit d'importantes fluctuations depuis une décision monétaire américaine la semaine dernière, pénalise le marché pétrolier, car elle rend moins intéressants les échanges, libellés en dollar. Le marché enregistre aussi une hausse de l'offre irakienne, avec 2,66 millions de barils par jour exportés du sud du pays depuis le début du mois, selon des experts de Commerzbank. La baisse des cours a des effets mortifères sur les compagnies pétrolières aux Etats-Unis, notamment celles qui produisent des hydrocarbures de schiste, acculées à la faillite ou à un endettement massif, et en particulier les petites compagnies. Le paradoxe est que, pour survivre, ces compagnies n'ont d'autre choix que de produire plus, ce qui augmente l'offre et contribue à faire baisser encore davantage les prix. Vendredi, le baril de "light sweet crude" avait terminé en hausse de 1,76 dollar à 45,72 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait gagné 89 cents à 55,32 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Les pays non-Opep doivent coopérer pour relancer les prix Les pays producteurs non membres de l'Opep doivent coopérer pour relancer les prix du brut, les membres du cartel refusant d'en assumer seuls la responsabilité, a indiqué le ministre saoudien du Pétrole. Nous refusons d'assumer seuls la responsabilité car (l'Opep) n'assure que 30% de l'offre sur le marché, les 70% (restants) étant hors-Opep, a déclaré Ali al-Nouaïmi dans des déclarations rapportées lundi par l'agence officielle Spa. Les cours du brut ont perdu près de 60% de leur valeur entre juin 2014 et février 2015, tirés vers le bas par une surabondance de l'offre et une baisse de la demande. La tendance à la baisse des cours a été exacerbée en novembre dernier lorsque l'Opep a refusé de réduire son offre pour soutenir les prix en affirmant vouloir défendre sa part du marché. Les 12 membres du cartel pompent le tiers de la production mondiale de pétrole, mais d'autres grands producteurs, dont la Russie, ne sont pas tenus de respecter leurs décisions. A la question de savoir si l'Opep était disposée à négocier avec les autres producteurs pour réduire l'offre et relancer les cours, M. Nouaïmi a rappelé que lors du crash des prix en 1998, le cartel avait bien coopéré avec les autres producteurs. Aujourd'hui, la situation est difficile. Nous avons essayé, nous les avons rencontrés, mais nous n'avons pas réussi car ils ont insisté pour que l'Opep prenne la responsabilité toute seule, a-t-il dit en référence à des rencontres avec des producteurs non-Opep avant la réunion semestrielle de l'Opep en novembre dernier à Vienne. Tout le monde doit contribuer si nous voulons améliorer les prix car c'est dans l'intérêt de tous, a répété le ministre saoudien. Le pétrole baissait lundi en Asie, miné par des déclarations de l'Arabie saoudite indiquant que le pays pompait toujours plus de brut, contribuant à l'exacerbation du déséquilibre offre/demande sur le marché mondial. Cité par l'agence Bloomberg, le ministre saoudien du Pétrole a dit que son pays produisait actuellement 10 millions de barils par jour contre 9,85 millions en février.