Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, s'est déclaré confiant dimanche en une fin heureuse des négociations en cours avec ses créanciers pour la reprise de l'aide internationale, même si le bout du tunnel ne semble pas encore en vue. Il y a des puissances qui représentent des intérêts précis et qui souhaitent la rupture, mais il y a aussi des puissances, qui vont prévaloir, visant à un compromis sincère et honnête, a déclaré le Premier ministre de gauche radicale dans un entretien à l'hebdomadaire dominical grec Realnews. Dimanche, les experts de la Grèce, de l'UE, de la BCE, du FMI et du Mécanisme européen de stabilité (MES) ont continué pour la deuxième journée consécutive à Bruxelles de passer au crible la liste des réformes que doit présenter Athènes. Elles devraient, selon le gouvernement, rapporter à l'Etat grec trois milliards d'euros, ramener un taux de croissance de 1,4% du PIB et un excédent primaire de 1,5% en 2015. Je suis optimiste sur une fin heureuse très prochainement de cette première phase de négociations, et sur la normalisation de la situation, a ajouté M. Tsipras, alors que les caisses du pays seraient quasiment vides. Il reste beaucoup de choses à préciser avant de pouvoir soumettre une liste complète, détaillée et crédible, a prévenu une source européenne. Les discussions sont intenses et la balle est dans le camp des Grecs, de même que le timing, a-t-on ajouté. Lorsque la liste, que M. Tsipras s'était engagé le 20 mars à présenter dans les prochains jours, aura été officiellement proposée, elle devra être avalisée par la zone euro, avant tout déboursement d'une nouvelle tranche d'aide. Mais une réunion de l'Eurogroupe est peu probable avant Pâques, a confié dimanche une source diplomatique.
'Bon climat' Les discussions-marathon de Bruxelles sont difficiles, selon la presse grecque. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour aboutir à un accord, avait indiqué samedi l'Agence de presse ANA. Les créanciers insistent sur des mesures plus dures, a ajouté la chaîne de télévision Mega. Le gouvernement a cependant assuré dimanche que les discussions continuaient dans un bon climat et qu'il y avait un accord sur des mesures qui visent les hauts revenus. Parmi les réformes proposées par Athènes, qui veut en finir avec l'austérité, figurent en effet l'augmentation de l'imposition des hauts revenus, des mesures contre l'évasion fiscale et contre le trafic des carburants et des cigarettes. Le gouvernement table aussi sur des privatisations, avec la participation du secteur public. Le vice-Premier ministre grec, Ioannis Dragasakis, qui s'est rendu ces derniers jours à Pékin, estime qu'il existe des possibilités réelles et illimitées de coopération économique avec la Chine. Après la concession en 2008 de deux terminaux du port du Pirée au groupe chinois Cosco, ce dernier est actuellement l'un des candidats pour le rachat des 67% des parts de l'Etat grec dans la société du port du Pirée (OLP). Athènes doit absolument conclure un accord d'ici la semaine prochaine avec ses créanciers pour obtenir une partie de la dernière tranche de prêts qui s'élève à 7,2 milliards d'euros, faute de quoi elle risque de ne plus pouvoir rembourser ses dettes. Athènes a bénéficié de deux prêts successifs de l'UE et du FMI depuis le début de la crise en 2010, soit 240 milliards d'euros, avec pour contrepartie un plan de rigueur draconien. Alexis Tsipras veut voir la conclusion de l'accord sur les réformes comme une première étape avant un nouvel accord sur la croissance d'ici à juin, qui comprendra aussi la réduction de la dette colossale du pays (176% du PIB en 2014).